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Les Forums de MeteoBelgique
Philippe

A propos du réchauffement climatique

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Salut,

Tiens parmis les entreprises les plus polluantes du monde, la Chine en fait même pas partie :huh:

Heu, d'ou tu sors cela ? :whistling:

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Dans la joie et la bonne humeur, nous allons nous prendre la tête comme il faut. Ici Real Climate a une courte explication du refroidissement stratosphérique :

http://www.realclimate.org/index.php/archi...posphere-warms/

Or de toute évidence la troposphère se réchauffe même au delà du point moyen d'émission (au niveau 500 hPa environ, vers 6km d'altitude). Si on prend le niveau 300 hPa (9300 mètres et des brouettes), la tendance est clair (il y a sans doute une petite discontinuité à la fin des années 70 à cause de l'introduction des données satellites) :

post-3513-1379860899_thumb.png

En réalité le schéma d'évolution du profil de température est plus proche de quelque chose de ce genre (en gros) :

Warming.png

La troposphère se réchauffe d'un bloc, la tropopause monte, et la stratosphère se refroidit d'un bloc. Dans le détail c'est toujours plus drôle que "en gros" cependant (comme d'habitude :lol: ). La hausse du plafond est très importante dans les subtropiques en fait et correspond à une extension de la cellule de Hadley. En global, cela a plus au moins cette tronche :

figure-9-14-l.png

http://www.ipcc.ch/publications_and_data/a...igure-9-14.html

La difficulté est surtout de définir la tropopause, et définir une caractéristique de la tropopause qui soit indiscutablement différente dans les tropiques et les extratropiques (cela potasse encore sur le sujet ^^ http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1029...014664/abstract ) mais globalement le résultat est là, la tropopause se barre vers le haut et les tropiques prennent un tour de hanche qui n'a rien à envier à celui de la Denise.

Bref, pour ceux qui veulent choper le mal de crâne du siècle :

http://scienceofdoom.com/2013/01/27/visual...pheric-cooling/

Là vous avez la version complète de pourquoi la stratosphère se refroidit avec le CO2. La version simpliste pour essayer de fixer un peu les idées, est de dire que les gaz à effet de serre agissent comme une couverture qui empêche le rayonnement de se faire la belle, d'où réchauffement troposphérique et refroidissement stratosphérique. Dans la réalité, c'est un peu plus délicat :lol:

La température augmente dans la stratosphère. Donc l'émission de rayonnement augmente avec l'altitude, encore plus puisque le CO2 renforce l'émissivité de la stratosphère (ne pas oublier que même si la hausse de CO2 stratosphérique est un peu à la traine par rapport à la troposphère, sa concentration y augmente aussi). Dans le même temps, le CO2 bloque le rayonnement venant de la troposphère. Il se produit donc un déséquilibre net qui refroidit la stratosphère. Le fait que la stratosphère est un gradient de température inverse est ici l'élément important. L'augmentation du CO2 affecte indifféremment la stratosphère et la troposphère, c'est surtout l'inversion du gradient de température qui provoque le déséquilibre menant au refroidissement stratosphérique. De plus, la perte de l'ozone complique encore un peu plus l'évaluation du bazar :P

P.S. : J'espère qu'il n'y aura pas une gente dame s'appelant Denise pour me lire :lol: C'est une blague de langrois à la base, le tour de hanche de la Denise ^^

Modifié par paix

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Donc par ici, Dany faisait remarquer que cela partait dans tout les sens :

http://www.forums.meteobelgium.be/index.ph...st&p=470521

Ce à quoi je répondais par encore plus de dispersion :lol: puisque je parla de Patrice Christermann. Il est ce que nous pouvons appeler un cornucopien. Un cornucopien est un bonhomme qui croit avec ferveur à la corne d'abondance (cornu copia en latin) pour faire court. Une petite définition rapide de Wikipédia : "Un cornucopien est un futuriste qui croit que le progrès continu et la disponibilité d'éléments matériels pour l'humanité peuvent être satisfaits par le progrès par une progression similaire de la technologie. Fondamentalement, il croit qu'il y a assez de matière et d'énergie sur la Terre à la disposition d'une population mondiale sans croissante."

C'est là qu'arrive ce magnifique article de Climate Central qui ne parle en apparence que de bonnes nouvelles (en grec cela se dit εὐαγγέλιον, euangélion) et de climat :

Alors que les efforts mondiaux pour réduire les émissions de dioxyde de carbone sont au point mort, réduire les polluants climatiques à courte durée a émergé comme une histoire méconnue de progrès sous impulsion états-unienne dans l'arène internationale du climat.

Un mouvement a discrètement été construit vers une série d'accords qui, ensemble, pourraient provoquer une brèche importante dans l'ampleur du réchauffement d'origine humaine qui se produira au cours des prochaines décennies.

9_11_13_news_andrew_obamaxi.jpg

Le président Xi Jinping de la Chine salue le président Barack Obama avant leur rencontre bilatérale au sommet du G20 au Palais des Congrès à Saint-Pétersbourg, en Russie, le 6 sept. 2013.

Crédit : Official White House Photo by Pete Souza .

Les pactes récents, dont deux ont été atteints à Saint-Pétersbourg, en Russie le 6 Septembre, concernent les polluants responsables du réchauffement de la planète qui ont une durée de vie atmosphérique beaucoup plus courte que le dioxyde de carbone (CO2), duquel une seul molécule peut persister dans l'air pendant plus d'un siècle. En revanche, les émissions de carbone noir ou de suie, persistent juste quelques jours à quelques semaines avant d'être éliminé de l'atmosphère. Mais ces polluants exercent une forte influence sur le réchauffement à la fois quand ils sont dans l'atmosphère et après leurs dépôts sur les surfaces brillantes comme la neige et la glace. D'autres polluants de courte durée de vie - y compris l'ozone troposphérique, le méthane et les hydrofluorocarbones ( HFC) - persistent dans l'atmosphère pendant plusieurs années à environ une décennie.

Certains polluants climatiques à court durée de vie aident à faire fondre la neige et la glace dans l'Himalaya et de l'Arctique, à modifier le calendrier et les caractéristiques de la saison de la mousson en Asie du Sud, ainsi que de contribuer à des millions de décès prématurés chaque année en raison de la pollution de l'air.

Ces polluants ont une notoriété publique inférieur à celle du dioxyde de carbone, le principal coupable dans le changement climatique d'origine humaine à long terme et, par conséquent, les efforts diplomatiques visant à réduire les émissions à courte durée de vie n'ont pas été le point focal de la plupart des discussions.

Même s'il y a eu des blocages en tentent de concevoir un nouveau traité mondial sur le climat pour remplacer le Protocole de Kyoto arrivant à expiration, qui concerne principalement le dioxyde de carbone (CO2), il y a eu une vague d' activité concernant les polluants à courte durée de vie pour lesquels des études récentes ont montré qu'ils jouaient un rôle étonnamment grand dans le réchauffement de la planète.

Les progrès récents concernant les polluants à courte durée de vie reflète à la fois la frustration qu'ont les dirigeants avec les négociations sur le climat de l'ONU, et une nouvelle détermination à aller chercher le fruit à portée de main pour faire progresser les politiques climatiques à travers des approches diplomatiques innovantes. Si ils sont mis en œuvre avec succès, les nouveaux accords pourraient donner une impulsion plus que nécessaire pour le processus de traité sur le climat de l'ONU.

http://www.climatecentral.org/news/interac...evel-rise-15864

Pour plus d'informations sur les méthodes derrière cette interactif, cliquez ici .

Réduire les émissions des polluants à courte durée de vie offre la possibilité de ralentir le réchauffement climatique à court terme tandis que les diplomates continuent le difficile processus de négociation d'un traité sur le climat à long terme, puisque la réduction des émissions de carbone seront nécessaires pour limiter le réchauffement à long terme et sa myriade d'effets indépendamment de la manière plus ou moins rapide dont seront réduit les polluants à courte durée de vie.

Durwood Zaelke, le président de l'Institut sur la gouvernance et le développement durable à Washington, a déclaré que pendant les 18 dernières années, les pays ont mis l'accent sur la réalisation de progrès sur le changement climatique à travers la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, mais cette approche a changé.

« Nous disions que tout devait être réalisé à travers cette approche unique, monolithique. Et devinez quoi ? Cela n'a pas fonctionné. » a déclaré Zaelke. « Le monde a tout simplement trouvé d'autres façons de commencer (à s'attaquer au réchauffement planétaire d'origine humaine). »

Des études récentes ont montré que la réduction des émissions de polluants climatiques à courte durée de vie pourrait éviter jusqu'à 1,1°C de réchauffement climatique supplémentaire d'ici 2050. Ces réductions d'émissions pourraient également diminuer certains risques liés au réchauffement climatique, comme l'élévation du niveau de la mer, au cours des prochaines décennies.

Selon une étude publiée cette année dans la revue Nature Climate Change, la réduction des émissions d'un portefeuille de polluants climatiques à courte durée de vie, y compris la suie et le méthane en plus des HFC, de 30 à 60% d'ici 2050, permettrait de ralentir le rythme annuel de hausse du niveau de la me d'environ 18 pour cent d'ici 2050. Les réductions combinant les polluants à courte durée de vie avec la diminution des émissions de CO2 pourraient réduire le taux d'élévation du niveau de la mer de moitié d'ici 2100, passant de 0,82 pouces à 0,43 pouces par an, tout en réduisant l'augmentation totale du niveau des mers de 31 pour cent pendant la même période, montrait l'étude.

Les accords les plus récents sur les polluants climatiques à courte durée de vie ont été jusqu'à présent les plus grandes victoires de la diplomatie climatique de l'administration Obama, qui a accordé une grande priorité à l'avancement des réductions d'émissions de gaz à effet de serre grâce à de multiples moyens en dehors de l'ONU. Les efforts internationaux de l'administration reflète la situation nationale, où la résistance farouche à l'action du Congrès a obligé la Maison Blanche à utiliser des moyens administratifs, principalement grâce à l'EPA , pour mettre en œuvre ses politiques climatiques .

Les États-Unis et la Chine d'accord pour réduire les HFCs

Se rencontrant en marge du sommet du G-20 à Saint-Pétersbourg le 6 Septembre, le président Obama et le président chinois Xi Jinping ont atteint un accord bilatéral pour commencer à travailler à réduire progressivement la production et l'utilisation des HFC dans le cadre du Protocole de Montréal, un traité négocié dans 1987 pour répondre à la destruction de la couche d'ozone protectrice dans la haute atmosphère. Le traité est considéré comme l'un des traités environnementaux internationaux les plus efficaces à ce jour, avec tous les pays du monde ayant s'étant engagés à des réductions contraignantes des émissions de substances qui appauvrissent l'ozone stratosphérique. Depuis que le traité est entré en vigueur, la couche d'ozone s'est progressivement rétablie, même si un « trou d'ozone » saisonnier apparaît encore chaque printemps dans l'Antarctique.

Une conséquence inattendue du Protocole de Montréal est qu'il a mené à la création et l'utilisation des HFC comme un substitut non destructeur d'ozone aux chlorofluorocarbones, ou CFC, qui ont été strictement limitée et par la suite interdit par le traité. Alors que les HFC ne nuisent pas à l'ozone, ils contribuent bien au réchauffement climatique.

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Sans diminution dans la production et l'utilisation des HFCs, les émissions devraient monter en flèche au cours des prochaines décennies, principalement dans le monde en développement. En 2050, l'utilisation totale de HFC dans les pays en développement pourrait être atteindre 800% de plus que dans les pays développés, a révélé une étude de 2009.

Crédit: NOAA .

Certains types de HFCs sont si puissants que les scientifiques les appellent des « super gaz à effet de serre ». Les HFCs sont utilisés comme substituts pour les produits chimiques appauvrissant la couche d'ozone dans les réfrigérateurs, les climatisations et les applications industrielles. Avec l'élimination progressive des CFC, l'utilisation des HFCs n'a cessé d'augmenter ces dernières années, en particulier dans les pays en développement comme la Chine et l'Inde.

Selon le groupe de Zaelke, une élimination des HFC au titre du Protocole de Montréal pourrait empêcher l'émission d'un équivalent allant jusqu'à 8,8 milliards de tonnes de CO2 par an d'ici 2050, avec un total cumulé des émissions évitées allant de 76 à 134 milliards de tonnes d'équivalent CO2. Drew Shindell, un climatologue de la NASA, a déclaré dans un courriel qu'éviter seulement l'explosion prévue de l'usage des HFCs pourrait prévenir jusqu'à 0,1°C de réchauffement d'ici 2050, et jusqu'à 0,5°C d'ici 2100.

Au cours des quatre dernières années, les États-Unis, le Canada et le Mexique ont présenté un amendement au Protocole de Montréal pour réduire l'utilisation et la production de HFC, mais il n'y a pas eu suffisamment de soutien pour le faire passer. Maintenant que la Chine s'est engagée à prendre des mesures concernant les HFC, les défenseurs de l'environnement espèrent que d'autres pays en développement majeurs qui se sont opposés aux amendements, en particulier l'Inde et le Brésil, suivront. Les dirigeants des deux pays doivent se réunir avec le président Obama à la Maison Blanche au cours des deux prochains mois, et les HFC seront probablement à l'ordre du jour, a déclaré Andrew Light, senior fellow au Center for American Progress, un think tank de tendance libérale.

Light a dit que prendre des mesures dès maintenant sur les polluants à courte durée de vie est nécessaire, car même si un nouveau traité des Nations Unies devait être négocié avec succès en 2015, il n'entrerait pas en vigueur avant 2020 au plus tôt. Ce retard mettrait en péril l'objectif de limiter le réchauffement climatique à moins de 2°C de hausse de la température globale par rapport aux niveaux préindustriels, ce qui a été accepté par les dirigeants mondiaux en 2009. Le monde a déjà vu environ 0,9°C de hausse des températures depuis 1901, selon un rapport à venir du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat des Nations Unies.

La coopération entre les États-Unis et la Chine sur les HFCs est également importante, car les deux pays, qui représentent ensemble la majorité des émissions de carbone dans le monde, sont les principaux acteurs dans les négociations climatiques de l'ONU. « Il va sans dire que si les États-Unis et la Chine ne peuvent pas coopérer (sur un plan d'atténuation ), alors il n'y aura tout simplement pas de plan global d'atténuation », a déclaré Light.

Le sénateur du Connecticut Chris Murphy , un démocrate de la commission des Affaires étrangères qui a l'intention d'introduire une législation pour lutter contre les émissions nationales des polluants à courte durée de vie, a salué l'accord US-Chine.

« Le fait que la Chine a maintenant approuvé l'élimination progressive des HFC dans le cadre du Protocole de Montréal est quelque chose que peu d'entre nous aurions même cru possible il y a quelques mois à peine. Mais grâce à un solide leadership du président et du secrétaire d’état , c'est une réalité » a déclaré Murphy dans un communiqué. « C'est un énorme pas en avant, et un dont nous devons tirer parti à Bangkok le mois prochain, » lorsque les parties au protocole de Montréal se réuniront à nouveau.

Appui du G- 20 ; initiatives volontaires lancées

En plus de l'accord bilatéral atteint entre les États-Unis et la Chine, le 6 septembre les nations du G-20 ont également approuvé prendre des mesures sur les HFC par le protocole de Montréal, tout en réaffirmant leur engagement envers le processus de traité sur le climat des Nations Unies pour répondre au CO2 et à d'autres gaz à effet de serre à long terme effet. Ces accords ont été largement négligés par les médias alors que les nouvelles de Syrie ont dominé l'attention du monde...

Il y a également eu des progrès sans précédent dans une autre nouvelle tribune internationale axée spécifiquement sur la réduction des émissions de polluants climatiques à courte durée de vie. Créée en Février 2012, la Coalition du Climat et l'Air Propre pour réduire la pollution climatique à court terme (N.D.T. : Quelqu'un sait si il existe une traduction officielle de la dénomination barbare de cette coalition?) compte aujourd'hui 33 pays membres plus la Commission européenne, ainsi que de nombreuses organisations non gouvernementales. Le groupe dispose d' environ 60 millions de dollars en fonds pour parrainer des projets qui répondraient le changement climatique à court terme et la qualité de l'air, telles que la promotion de l'utilisation de fourneaux plus propres dans les pays en développement et la promotion de l'utilisation de moteurs diesel plus propres, qui sont tous deux sources d'émissions de carbone noir.

Alors que certains critiques ont fait valoir que la nouvelle focalisation sur les polluants à courte durée de vie peut détourner l'attention de la tâche de réduction des émissions de carbone, la Maison Blanche, ainsi que des observateurs extérieurs, rejettent de telles préoccupations. Ce qu'il faut, disent-ils, est un progrès sur tout les axes possibles à ce stade, compte tenu de l'état désastreux des négociations sur le traité de l'ONU depuis que les dirigeants du monde n'ont pas réussi à produire un nouveau traité sur le climat lors du sommet de Copenhague en 2009.

« Je ne pense pas que ce soit une distraction. Je pense que les États-Unis et d'autres pays voient la lumière du jour » ici qu'ils ne voient pas dans les négociations sur le climat de l'ONU, a dit Light.

« Le changement climatique est une question complexe, et qui va obliger le gouvernement américain à marcher et mâcher de la gomme en même temps. Nous pouvons poursuivre l'action sur les HFC dans le cadre du Protocole de Montréal, tout en poussant simultanément pour un accord fort de la CCNUCC », a déclaré Murphy, se référant aux négociations climatiques des Nations Unies. « Pas tous les polluants climatiques ont été créés égaux, et il nous incombe en tant que décideurs responsables de se déplacer rapidement dans la réduction des polluants climatiques de courte durée. »

http://www.climatecentral.org/news/the-mos...-heard-of-16458

Pour une fois que la Chine et les USA arrivent à quelque chose ensemble, cela change. Cependant, derrière se cache une réalité plus sombre.

"Une conséquence inattendue du Protocole de Montréal est qu'il a mené à la création et l'utilisation des HFC comme un substitut non destructeur d'ozone aux chlorofluorocarbones, ou CFC, qui ont été strictement limitée et par la suite interdit par le traité. Alors que les HFC ne nuisent pas à l'ozone, ils contribuent bien au réchauffement climatique."

Et oui pas de chance... Évidement, c'est une très bonne intention que de vouloir éviter que le trou dans la couche d'ozone empire, mais passer de "mourir irradié par les UVs" à "crever de chaud", j'ai un peu de mal à percevoir le progrès. D'autant que le ton de l'auteur dans son billet est édifiant et terrifiant. Il loue la lutte contre la lutte des HCF. N'aurait-t-il pas été plus judicieux de ne jamais commencer à émettre des HFC ? Ce n'est pas comme si nous découvrions que nos activités avaient un impact sur l'environnement. On se crée un vrai faux problème, on se prend la tête quelques années sur comment le résoudre, et tout le monde exulte de joie parce qu'on se prend la tête pour rien. Plutôt que de vouloir légiférer comme des demeurés finis, les gouvernements devraient prendre acte de l'échec du protocole de Montréal et impulsé une évolution de la société en profondeur. Le pire, c'est que c'est par ce même Protocole qui a provoqué le développement des HCFs qu'ils veulent les interdire, les HCFs. On en revient à cette impression de perpétuelle fuite en avant. Ici, c'est flagrant. On dépense de l'énergie à courir après nos conneries pour les rattraper, au sens figuré comme littéral. Plutôt que se confronter aux problèmes, on ne fait que cela, rattraper nos conneries. Je ne sais pas, mais quand je vois qu'on arrive à ce genre d'aberration, utiliser un Protocole pour lutter contre ce qu'a provoqué ce tout à fait même Protocole, on a juste l'impression de patauger en pleine hallucination. Les guignols qui nous dirigent ont sans doute des années d'études, connaissent par cœur toute les lois et autre de ce bas monde, mais enfin, est-ce qu'ils arrivent encore à construire cette simple phrase : "nous allons utiliser un Protocole pour lutter contre les conséquences de ce tout à fait même Protocole" ????

Prenons Michel, Jean Luc et Émile (c'est comme pour la Denise hein, je n'ai rien contre les gars qui porteraient ces prénoms :lol: ) qui veulent faire un barbecue. Ils décident de faire un barbecue, et là, paf, ils maitrisent mal le processus et la forêt commence à flamber. Intelligent qu'ils sont (ou pas), ils font un brain storming intense (parce qu'en français, remue méninges cela fait moins "in"), et ils ont la brillante idée de faire un contre feu. Et paf, processus mal maitrisé, le contre feu échappe à tout contrôle. Alors, re brainstorming, et re contre feu... Bref 'y a p'têt un moment faudra viser à arrêter les brillantes idées complétement débile quoi. On empile les amendements, on légifère, mais au final cela va de mal en pis.

La solution ne sera pas technique (quoiqu'en disent les cornucopiens), et cette nouvelle tentative d'accord le montre malheureusement bien. Interdire les CFC a poussé à recherche une solution technique pour les remplacer, moralité cela a foiré magistralement. La solution serait plus simplement de repenser notre société.

C'est là que nous pouvons penser que l'éclatement des connaissances a eu des effets dévastateurs. Les cornucopiens ne voient pas les externalités négatives associées au progrès techno'.

"Drew Shindell, un climatologue de la NASA, a déclaré dans un courriel qu'éviter seulement l'explosion prévue de l'usage des HFCs pourrait prévenir jusqu'à 0,1°C de réchauffement d'ici 2050, et jusqu'à 0,5°C d'ici 2100.

"

Il a sans doute tout à fait raison. Cependant, il y a un petit "détail" que tout le monde a oublié dans cette joyeuse euphorie, les aérosols... le forçage aérosol est sans doute autour de -1 W/m² (je sais, il y a des dizaines d'études qui disent le contraire, même le GIEC va sans doute viser bas, mais on va essayer de prendre des valeurs réalistes quand même), et les aérosols sont aussi des polluants à courte durée de vie. Et si on fait tomber ces polluants, on fait tomber les aérosols. Et si on fait tomber les aérosols, et bien nous, la Terre, la biosphère, l'humanité, nous tous nous allons nous faire torcher la gueule. Le forçage aérosols représente environ 0.6°C de hausse de température non réalisée, c'est-à-dire beaucoup... Cette étude en parle par exemple (repris ici ou là : http://www.huffingtonpost.com/2013/08/12/s..._n_3745097.html ) :

http://www.pnas.org/content/early/2013/08/...470110.abstract

"Even with maximally feasible reductions phased in from 2015 to 2035, global mean temperatures in 2050 would be reduced by 0.16 °C, with a range of 0.04–0.35 °C because of uncertainties in carbonaceous aerosol emissions and aerosol forcing per unit of emissions. "

Traduction en clair : réduire les émissions à courte durée de vie ne sert strictement à rien. En effet, le forçage négatif et positif de tout les polluants à courte durée de vie se compense approximativement, faisant qu'il ne reste que le seul effet CO2. C'est pour cette raison qu'en première approximation, les calculs "à la louche" sont faits avec le seul CO2, le reste se compense plus ou moins. Bon nous pouvons certes un peu affiné comme le fait l'étude (elle donne quand même un léger effet positif avec -0.16°C) mais si on évite de sodomiser les mouches, il est clair qu'il n'y a que le CO2 qui force actuellement. Alors c'est toujours moins pire que de faire tomber les aérosols seuls, mais le risque que ce soit le cas reste malheureusement.

Cela se retrouve d'ailleurs sur les RCPs. Le RCP2.6 puis le RCP4.5 pète le plafond à cause que les aérosols tombent très rapidement dans ces scénarios, avant que ce ne soit le RCP6.0 qui reprenne la tête (en excluant le RCP8.0 qui lui plane à 15000).

http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1029...tomisedMessage=

Bref, on est mal barré à ce rythme là ...

Modifié par paix

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Pour continuer, j'ai la masse de trucs à dire :blush: Hansen, Sato, Russell, et Kharecha (je ne le connaissait pas ce gugus) ont sorti une nouvelle étude qui montre pour la nième fois que la sensibilité nette de tout de la Terre atteint des valeurs propres à dévaster Gaïa à terme. À l'occasion faudrait que je vous fasse une petite explication complète sur la sensibilité climatique. Notons avant de commencer à parler de fin du monde que cela n'a rien d'une lubie d'Hansen. On parle de lui parce qu'il est célèbre et que c'est un des rares scientifiques connus à poser ses couilles sur la table, mais il est loin d'être le seul à dire que la sensibilité climatique à long terme est très élevée. Lunt, D. J., Haywood, A. M., Schmidt, G. A., Salzmann, U., Valdes, P. J., & Dowsett, H. J. (2009). Earth system sensitivity inferred from Pliocene modelling and data. Nature Geoscience, 3(1), 60-64. disait la même chose, et vous pouvez chercher, le nom d'Hansen, de Sato, ou autre, n'apparait nul part :

http://citeseerx.ist.psu.edu/viewdoc/downl...p1&type=pdf

Encore mieux, un papier, à savoir Pagani, M., Liu, Z., LaRiviere, J., & Ravelo, A. C. (2009). High Earth-system climate sensitivity determined from Pliocene carbon dioxide concentrations. Nature Geoscience, 3(1), 27-30., avec que des gars totalement étranger à la NASA, dit là aussi là même chose. Pouvez regarder les noms et affiliations, il n'y aucun de ces gars qui a déjà été cité, de près ou de loin :

http://people.earth.yale.edu/sites/default...atureGeosci.pdf

" If changes in carbon dioxide and associated feedbacks were the primary agents forcing climate over these timescales, and estimates of global temperatures are correct, then our results imply a very high Earth-system climate sensitivity for the middle (3.3Myr) to early (4.2Myr) Pliocene ranging between 7.1±1.0◦C and 8.7±1.3◦C per CO2 doubling, and 9.6±1.4◦CperCO2 doubling,respectively. If only the minimum estimates are considered, Earth-system sensitivity is still substantially higher than the range of probable ‘fast-feedback’ climate sensitivity often discussed, and implies that the impact of global warming acts to promote other feedbacks that substantially magnify warming over longer timescales."

Ils trouvent une sensibilité qui atteint les 7°C à 10°C au doublement de CO2... À côté de cela, Hansen ferait presque figure de bisounours.

De même, Brad Werner posait la question "Est-ce-que la Terre s'est faite baisée ?"

http://thinkprogress.org/climate/2012/12/0...-is-not-futile/

Là aussi, une partie du message était de faire remarquer que la sensibilité du système Terre, et la sensibilité de Charney dont le GIEC nous bassine, ce n'est pas exactement la même chose.

Bref, revenons donc à nos histoires de fin du monde. Le nouveau papier James Hansen, Makiko Sato, Gary Russell, and Pushker Kharecha, Research article: Climate sensitivity, sea level and atmospheric carbon dioxide Phil. Trans. R. Soc. A October 28, 2013 371 2001 20120294; doi:10.1098/rsta.2012.0294 1471-2962 :

http://rsta.royalsocietypublishing.org/con...1/2001/20120294

dit que la sensibilité du système Terre

Ils ont toujours leur image sympa de la T globale :

l2fx.jpg

Sur la période récente ils ont une résolution assez faible, on voit donc moins bien ce qui se passe, mais leurs données recoupent largement celles d'autres gars, comme Marcot et al. 2013 :

regemcrufull.jpg

On notera que la "pause" récente du RC a disparu pour la bonne et simple raison que ce n'est pas quelques pouillèmes en moins de °C/an qui changera quoique soit. Même le "refroidissement" des années 60 passe à la trappe, pour la même raison. Climatologiquement, il n'existe pas.

Avec la conclusion, toujours la même, que la dernière décennie 2001-2010 vient de fumer le maximum de l'Holocène. Pour les fou furieux nostalgiques de la banquise jusqu'à Bordeaux on notera que la T globale est tombé à ~ 9.5°C il y a 18 000 ans.

Sur la courbe, si on ajoute seulement 1.5°C qui correspondrait à un réchauffement total d'à peine plus de 2°C, on tombe à 16°C au global, et on pulvérise l'Eémien au passage et on retourne au niveau du Pliocène.

Bref, pour causer plus directement de la sensibilité climatique, ils évitent de la quantifier trop précisément (les données de Pagani et al., 2009 sont sans doute un peu élevées quand même et l'évaluation sur la paléoclimato' peut avoir ses faiblesses par endroits). Dans l'état actuel du système, la sensibilité du système Terre est sans doute autour de 5°C à 5.5°C au doublement d'après Hansen, en sachant que nous sommes actuellement dans un léger creux de sensibilité. Il rappelle également qu'un vrai scénario d'emballement de l'effet de serre (runaway greenhouse) à la Vénus est improbable, cependant la Terre pourrait devenir inhabitable.

Alors certes oui on parle d'un réchauffement sur une échelle de temps de 1000. Pour autant, c'est maintenant que nous devons décider si nous voulons provoquer l'une des plus grave crises géologique de la Terre.

(e) L'habitabilité globale

Brûler tous les combustibles fossiles produira une autre, pratiquement inhabitable, planète. Permettez nous de considérer d'abord un forçage par gaz à effet de serre de 12 W/m2, que nous avons simulé avec 8 × CO2. Si les émissions de gaz autres que le CO2, tels que le N2O et CH4, augmentent avec le réchauffement climatique au même rythme que dans les enregisterements des paléoclimats et les simulations de chimie atmosphérique (Beerling et al. , 2011), ces autres gaz fournissent environ 25% du forçage de l'effet de serre. Le forçage restant de 9 W/m2 nécessite forçant ~ 4,8 × CO2 , ce qui correspond à des émissions de combustibles fossiles aussi élevées que ~ 10.000 GtC pour une hypothèse prudente d'une fraction atmosphérique de CO2 d'un tiers en moyenne au cours des 1000 ans après le pic d'émission (Archer, 2005; Archer et al. , 2009).

Notre réchauffement global calculé dans ce cas est de 16°C, avec un réchauffement aux pôles d'environ 30°C. Le réchauffement calculé sur les zones terrestres est en moyenne de ~ 20°C. Ces températures devraient éliminer la production de céréales dans presque toutes les régions agricoles du monde (Hatfield et al. , 2011). L'augmentation de la vapeur d'eau stratosphérique diminuerait la couche d'ozone stratosphérique (Anderson et al. , 2012).

Plus inquiétant encore, le réchauffement de cette ampleur rendrait la majorité de la planète inhabitable par l'homme (Sherwood et Huber, 2010; McMichael et Cher, 2010). Le corps humain produit environ 100 W de chaleur métabolique qui doivent être évacués pour maintenir une température corporelle centrale près de 37°C, ce qui implique que des températures de bulbe humide soutenues au dessus de 35°C peuvent entraîner une hyperthermie mortelle (Sherwood et Huber, 2010; Dewhirst et al., 2003). Aujourd'hui, la température estivale varie largement sur ​​la surface de la Terre, mais la température humide est plus étroitement circonscrit par l'effet de l'humidité, avec la valeur la plus commune ~ 26-27°C et la plus éléve ~ 31 ° C.

Un réchauffement de 10-12°C mettrait une grande partie de la population mondiale d'aujourd'hui dans des régions avec une température humide au-dessus de 35°C (Sherwood et Huber, 2010). Compte tenu du réchauffement de 20°C que nous trouvons avec 4,8 × CO2, il est clair que ce forçage climatique pourrait produire des conditions climatiques insupportables même si la véritable sensibilité du climat est nettement inférieur à la sensibilité Russell, ou ,si la sensibilité Russell est exacte, la quantité de CO2 nécessaire pour produire des conditions intolérables pour les humains est inférieure à 4,8 × CO2. Notez également que l'augmentation du stress thermique dû au réchauffement des dernières décennies est déjà suffisante pour affecter la santé et la productivité en milieu de travail aux basses latitudes, où l'impact pèse le plus lourdement sur ​​les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire (Kjellstrom et al., 2009).

La Terre était de 10-12°C plus chaude qu'aujourd'hui durant l'Éocène inférieur et au sommet du PETM (Fig. 4). Comment les mammifères survécurent-t-ils à cette chaleur ? Certains mammifères ont des températures internes plus élevées que les humains et il y a des preuves de l'évolution du rapport ai de surface surface - masse pour aider à la dissipation de chaleur, par exemple, un nanisme transitoire des mammifères (Alcoy et al., 2000) et même de la faune du sol (Smith et al., 2004) au cours du réchauffement du PETM. Cependant, le réchauffement d'origine humaine se produira en quelques siècles, par opposition à plusieurs millénaires durant le PETM, fournissant ainsi peu de chances de nanisme évolutive pour atténuer les effets du réchauffement climatique. Nous concluons que le grand changement climatique issu de la combustion de tous les combustibles fossiles pourrait menacer la santé biologique et la survie de l'humanité, ce qui rend les politiques qui s'appuient essentiellement sur ​​l'adaptation insuffisante.

Permettez-nous de vérifier maintenant que notre supposé forçage climatique des combustibles fossiles de 9 W/m2 est réalisable. Si nous supposons que les émissions de combustibles fossiles augmentent de 3% par an, typique de la dernière décennie et de toute la période depuis 1950, les émissions de combustibles fossiles cumulés atteindront 10.000 GtC dans 118 ans. Cependant, avec d'importantes émissions croissants rapidement, la supposé fraction atmosphérique de 33% du CO2 est sûrement trop petite. La fraction atmosphérique, observée d'avoir été de 55 % depuis 1950 (GIEC , 2007a), devrait augmenter en raison de la non-linéarité bien connu dans la chimie des océans et la saturation du puits de carbone, ce qui implique que la fraction atmosphérique sera probablement plus près de deux tiers plutôt que d'un tiers, au moins pour un siècle ou plus. Ainsi, la source d'énergie fossile nécessaire pour produire 9 W/m2 forçant peut- être plus proche de 5000 GtC , plutôt que de 10.000 GtC .

Y a-t-il suffisamment de réserves de combustibles fossiles pour produire 5.000-10.000 GtC ? Les dernières mises à jour de réserves potentielles (GEA , 2012), y compris les combustibles fossiles non conventionnels (tels que les sables bitumineux, goudron de schiste et la fracturation hydraulique dérivé du gaz de schiste), en plus de pétrole conventionnel, du gaz et du charbon, suggèrent que 5 × CO2 (1400 ppm) est en effet possible. Par exemple, en utilisant le facteur d'émission pour le charbon du GIEC (2007b), les ressources en charbon donnés par GEA (2012) s'élèvent à 7,300-11,000 GtC. De même, en utilisant les facteurs d'émissions du GIEC ( 2007b), le total des réserves récupérables des énergies fossiles et des ressources estimées par GEA (2012) sont ~ 15.000 GtC. Cela n'inclut pas les grands «événements supplémentaires » énumérées dans le Ch.7 de GEA (2012). Ainsi, pour une fraction atmosphérique CO2 multi- centenaire entre un tiers et deux tiers, tel que discuté ci-dessus, il y a plus que nécessaire assez de combustibles fossiles disponibles pour provoquer un forçage de 9 W/m2 soutenue pendant des siècles.

Carbone des combustibles fossiles plus restante est en pétrole et en charbon et le gaz non conventionnel. Ainsi , il semble que l'humanité se trouve à un embranchement de la route. Comme le pétrole le gaz conventionnels sont épuisées, allons-nous passer à l'énergie sans carbone et à l'efficacité - ou aux combustibles fossiles non conventionnels et au charbon ? Si les combustibles fossiles ont été faits pour payer leurs coûts pour la société, les coûts de la pollution et du changement climatique, des alternatives sans carbone pourraient supplanter les combustibles fossiles au cours d'une période de plusieurs décennies. Toutefois, si les gouvernements obligent le public à supporter les coûts externes et même subventionnent les combustibles fossiles, les émissions de carbone sont susceptibles de continuer à croître, avec des conséquences néfastes pour les jeunes et les générations futures .

Il semble peu plausible que l'humanité ne modifiera pas le cours de l'énergie alors que les conséquences de la combustion de tous les combustibles fossiles deviennent plus claires. Pourtant des preuves solides sur les dangers du changement climatique d'origine humaine ont jusqu'ici eu peu d'effet. Que les gouvernements continuent à être si téméraire qu'ils autorisent ou encouragent le développement de tous les combustibles fossiles pourrait déterminer le sort de l'humanité.

Bref, ce n'est pas la joie... On notera au passage qu'il n'y a pas besoin de cramer tout les combustibles fossiles. Le RCP 4.5 reste largement faisable même avec un effondrement civilisationnel rapide (le bouquin 2052 de Jorgen Randers, qui doit être l'un des plus optimistes sur nos chance de ne pas passer cette première partie du siècle -comme l'indique le nom du bouquin d'ailleurs -, arrive encore à rentrer dans le RCP 4.5 en gros...). Il nous emmènerait à 2.5°C à 3°C de hausse à 2100 (un peu plus de 1.5°C à 2°C supplémentaire rapport à maintenant) et 6°C de hausse à terme, largement de quoi provoquer quelque effets kisscool...

Modifié par paix

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Je me suis amusé à traduire un article qui est paru sur le blog de Tamino. Très intéressant :thumbsup:

El nino saisonnier

La plupart des discussions entourant Kosaka et Xie (2013, Nature, doi: 10.1038/nature12534) a mis l'accent sur combien, en fonction de leur recherche, la variabilité naturelle pourrait modifier la récente tendance au réchauffement global. Mais certains de leurs résultats qui n'ont pas reçu beaucoup d'attention pourrait révéler les aspects les plus intéressants de ce document.

Ils ont conçu un modèle climatique global (GFDL, du Geophysical Fluid Dynamics Lab), mais au lieu de laisser toutes les variables en liberté, ils ont contraints la température de surface de la mer (SST) dans la partie tropicale de l'est de l'océan Pacifique (correspondant très bien à la région d'El Niño) à correspondre à des données historiques observées. Ce faisant, ils ont contraint le modèle à imiter la tendance observée des fluctuations d'El Niño , dans l'espoir d'obtenir une meilleure adéquation aux données observées de la température mondiale (el Niño est connu pour affecter la température mondiale) . Ils ont surnommé leur d'expérience POGA, pour "Pacific Ocean atmosphère globale."

La tentative réussit beaucoup mieux que prévu - la correspondance de la sortie du modèle aux observations historiques est troublante. Cela ne peut être uniquement due au fait de contraindre les SST dans la région d'El Niño, puisque leur domaine de contrainte est seulement représentatif de 8,2% de l'ensemble du globe. Leur recherche suggère fortement que le modèle GFDL simule correctement l'impact des forçage (à la fois anthropique comme l'effet de serre, et naturel comme des explosions volcaniques et les variations solaires) sur le climat de la terre, de sorte que quand on améliore le processus El nino - le plus fort agent de la variabilité interne naturelle connue - il peut reproduire l'histoire de la température remarquablement bien.

Le principal résultat est que la réduction de l'augmentation de la température globale de l'air de surface moyenne (SAT) depuis 2002 environ peut être attribué aux températures de surface de la mer dans la région d'El Niño. Cela a souvent été posé, et d'autres éléments de preuve étayent ce point de vue. Mais ce que j'ai trouvé le plus prometteur est que leur modèle est si bien contraint qu'il arrive à reproduire non seulement le climat mondial, mais les tendances saisonnières et régionales.

Ils constatent que les SST dans la région d'El Niño ont un effet prononcé lors de l'hiver boréale (hémisphère nord) et un impact amorti pendant l'été boréal. Ils ont même identifier un mécanisme physique pour ce modèle saisonnier:

Le SAT hiatus est confinée à la saison froide ( les saisons se réfèrent à ceux de l'hémisphère Nord ci-après), avec une tendance au refroidissement décennale de Novembre à Avril, alors que la température mondiale ne cesse d'augmenter au cours de l'été (Fig. 1c). POGA-H reproduit ce cycle saisonnier de l'hiatus, mais avec une amplitude légèrement réduite. Bien que le La-Nina-like provoque une tendance au refroidissement dans le Pacifique tropical similaire en hiver et en été (Extended données Fig. 4a), les ondes fixes et transitoires, qui sont le mécanisme dominant pour le transport de chaleur méridienne , sont plus forts en hiver qu'en été. En conséquence, l'effet de refroidissement tropical sur le extratropiques est plus prononcée en hiver (la saisonnalité de la tendance des températures dans l'hémisphère Sud des extratropiques est faible). L'influence tropicale sur les extratropiques de l'hémisphère Nord est faible durant l'été, ce qui permet au forçage radiatif de poursuivre la tendance au réchauffement au cours de la dernière décennie (Extended données Fig. 4b).

Même si je suis plutôt familier avec les données de la température mondiale, je n'avais pas remarqué cette tendance saisonnière dans les tendances récentes. Comme leur modèle et leur mécanisme physique suggèrent, elle est plus marquée dans l'hémisphère nord. Sur l

l'analyse des tendances de la saison, le lissage des données de l'hémisphère Nord à environ une échelle de temps de 10 ans, on le voit clairement:

http://tamino.files.wordpress.com/2013/09/...w=500&h=270

Le contraste été / hiver au cours des dernières tendances de températures de l'hémisphère Nord est également évident si on calcule une tendance linéaire utilisant les données de 1975 à 2000, en extrapolant la courbe de tendance, et en les comparant aux observations depuis 2000. Pour l'hiver, les températures ont nettement baissé en dessous de la tendance prolongée:

http://tamino.files.wordpress.com/2013/09/...w=500&h=270

Mais pour l'été, la tendance mesurée suit la tendance extrapolée :

http://tamino.files.wordpress.com/2013/09/...w=500&h=270

Kosaka et Xie vont même jusqu'à suggérer qu'en raison que les extratropiques de l'hémisphère nord sont beaucoup moins influencé par El Niño, ils ont poursuivi le réchauffement lié a l'augmentation constante du forçage climatique et qui a permis à des vagues de chaleur extrêmes de se développer sur les continents de l'hémisphère nord de ce siècle (comme on en voit en Europe en 2003 et en Russie en 2010).

Ils notent le même comportement saisonnier dans les simulations qui ne contraint pas les températures de surface de la mer dans la région d'El Niño. Leurs expériences Hist (en utilisant des données historiques et projetées mais aucun el Niño contraintes par les SST) ne reproduisent pas la température observée aussi bien parce qu'ils ne reçoivent pas correctement l'influence de l'oscillation australe El Niño, mais ils ne reproduisent pas son influence accrue au cours de hiver boréal :

Ce contraste saisonnier est évident aussi dans HIST. Pour 1970-2040, une période où la température moyenne d'ensemble global montre une augmentation constante, HIST, la fonction de densité de probabilité de la tendance sur 11 ans est similaire en hiver et en été pour des températures tropicales, avec une précision autour de 0,25 ° C (Extended Data Fig. 4c). La fonction de densité de probabilité est beaucoup plus large pour l'hiver que pour l'été pour les températures de l' hémisphère nord extra-tropicales (Extended données Fig. 4d). La chance pour que la variation de température de 11 ans tombe en dessous de -0.3 ° C est de 8% pour l'hiver, mais seulement 0,7% pour l'été dans l'hémisphère Nord (environ 4% sous les tropiques pour les deux saisons). L'augmentation dans la possibilité d'un refroidissement extratropicale en hiver est en partie dû à l'influence tropicale qui est plus forte en hiver qu'en été.

Outre l'accord entre les tendances saisonnières observées et modélisées, il ya aussi quelques accords impressionnants entre les schémas régionaux. Cela est vrai pour certains grands bassins océaniques, et pour le continent nord-américain, bien que le modèle ne tient pas compte de la répartition régionale en Eurasie :

Nous avons examiné les changements climatiques régionaux. Bien que les modèles prévoient un ralentissement de la circulation de Walker dans un réchauffement mondiale, la cellule Walker Pacifique s'est intensifiée au cours de la dernière décennie (figure 2c). POGA-H capte ce changement de circulation, forcé par le refroidissement SST à travers le Pacifique tropical (Fig. 2d). Comme dans ENSO, le refroidissement du Pacifique tropical excite des téléconnexions mondiale en Décembre, Janvier et Février (DJF, la saison est notée par les premières lettres des mois). Les changements de SST dans POGA-H sont en plein accord avec les observations sur l'océan 'Indien, l'Atlantique Sud et l'océan Pacifique en dehors du domaine de rappel (fig. 2a, B). Le modèle reproduit l'affaiblissement de la dépression des Aléoutiennes comme la réponse de la structure du Pacifique-Amérique du Nord au refroidissement du Pacifique tropical(figure 2c, d). En conséquence, le changement en Amérique du Nord est bien reproduit, y compris un refroidissement prononcé dans le nord-ouest du continent. Le modèle ne parvient pas à simuler la SLP et les changements sur l'Eurasie, ce qui suggère qu'elles sont dues à la variabilité interne sans rapport tropical nécessaire (Extended données Fig. 5a et c).

Il s'agit de la première étude publiée que j'ai pu voir qui arrive si bien à simuler les tendances saisonnières et régionales. Ceci a des implications très importantes pour la recherche sur le climat, dans une perspective à la fois théorique et pratique, comme les auteurs le soulignent :

Bien que la réponse au forçage radiatif deviendra de plus en plus importante, les écarts de la réponse forcée sont importants à un moment donné, en particulier sur l'échelle régional. Nous avons besoin d'outils quantitatifs - comme notre POGA-H - pour déterminer les causes des anomalies du changement climatique régional . Le hiatus actuel illustre l'influence mondiale des SSTs du Pacifique tropical, et une dépendance de la sensibilité du climat sur ​​la répartition spatiale du réchauffement de l'océan tropical, qui lui-même est incertain, en observations et parmi les modèles, 22. Cela met en évidence la nécessité de développer la prévision dynamique de modèle contraints par les observations.

Il souligne également que d'autres recherches peut-être fructueux. Par exemple, la méthode de régression de Foster & Rahmstorf, ou de simples modèles de bilan énergétique de ce genre, pourrait être amélioré substantiellement et simplement en permettant à un schéma saisonnier de l'influence d'El Niño.

http://tamino.wordpress.com/2013/09/11/seasonal-nino/

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Pour préciser un peu, parce qu'apparemment même des gens calés ont quelques difficultés avec des notions très basiques de stat's.

Ce que fait Tamino ici, est de comparer la tendance de 1975 à 2000 et la tendance de 2000 à 2012. Il cherche à détecter un changement significatif de tendance. Et en l'occurrence, ce qu'il détecte corrobore les résultats de l'étude. En effet, en Hiver, les données sortent clairement vers le bas, alors qu'en Été les données restent dans l'intervalle de confiance. La méthode de Tamino ne souffre donc aucune critiques.

Dans le même genre, la question de savoir si les températures globales ont cessé de grimper depuis 15 ans correspond à déterminer la probabilité que dT / dt < 0° / an. Qu'une tendance négative appartienne à l'intervalle de confiance à 2 sigmas, on s'en fout, contrefout, archifout, on s'en tamponne le coquillard avec une patte de langoustine frit dans l'huile d'olive, on s'en bat les steaks, bref c'est hors sujet. La probabilité d'avoir une tendance négative est de 15% à tout péter, c'est tout ce qui importe. Que l'intervalle à 2 sigmas soient assez large pour inclure des tendances négatives ne veut rien dire. Et si on veut commencer à jouer, il y aussi une probabilité de 15% que la tendance soit supérieur à 1.24°C / siècle. Cependant là il ne se trouvera jamais personne pour le faire remarquer... Les uns essayent de focaliser l'attention sur les 15% là tout en bas, mais si je vous jure regarder la tendance est bien négative ; et les autres se laissent balader à essayer de justifier une probabilité de 15%. C'est joyeux... (ce qui explique d'ailleurs le dernier post de Tamino à mon sens).

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En fait ce n'est même pas une difficulté dans les connaissances des stat's, mais juste un simple logique très basico basique de base qui s'est perdu en chemin. Si Paul Jean Marcel tire des boules d'une urne qui en contient neuf rouges et une bleue (il aime jouer avec les boules :lol: ), il a peut être un risque de 10% de choper une boule bleue, mais en tout état de cause l'écrasante majorité des possibilités est quand même qu'il tombe sur une boule rouge. Ce n'est pas parce qu'il existe une boule bleue dans l'urne que tout d'un coup hop là comme cela par magie les boules rouges disparaissent. Pour les températures globales, c'est exactement pareil. Il existe peut être un groupe de tendances négatives dans l'intervalle à 2 sigmas, mais on n'a rien à carrer. La majorité des possibles est quand même d'avoir une tendance positive.

Et si Paul Jean Marcel maintenant se met à fureter pour des boules bien grosses et bien lourdes, il va sans doute vouloir comparer deux urnes. Il va donc choper une boule de la première urne, la palper et la soupeser soigneusement, avant d'aller faire de même pour la deuxième urne. Cela lui permettra de dire si il trouve des boules plus petites dans la deuxième urne. Au passage, au point où on en est sait on jamais, ce n'est pas parce qu'une boule est plus petite qu'elle ne peut pas être rouge. Il a donc certes "extrapoler" la taille des boules de la première urne, mais pour avoir un point de comparaison sur le tirage dans la deuxième urne. On ne sait pas encore faire de comparaison avec un seul objet... (ou alors faut faire breveter :lol: )

Il est vrai cependant que Tamino devient de plus en plus crispé sur son blog. Pour continuer à partir dans tous les sens donc :P Les gugus de Skeptical Science avaient poster quelques commentaires à ce sujet qu'il n'est pas inutile d'exhumer à mon humble avis. Cela causait de J. Curry, sceptique notoire (sur son blog seulement d'ailleurs) qui a réussi à faire dire à une étude son exact contraire.

7.

CBDunkerson à 22:07 PM le 3 Septembre 2013

"Curry argumente incorrectement que l'étude soutient la position que le réchauffement climatique est essentiellement naturel. "

À un certain moment, il devient difficile de croire que les négateurs sont assez dans l'illusion pour signifier vraiment ce qu'ils disent.

Le modèle intègre le réchauffement par effet de serre. Il constate que, à ce jour, l'impact global des variations naturelles a été de masquer une très petite quantité du réchauffement de l'atmosphère par les gaz à effet de serre. Cela contredit directement la position que Curry prend. Ou pour citer l'abstract :

"Bien que des événements similaires de hiatus décennaux peuvent se produire dans l'avenir, la tendance au réchauffement multi-décennale est très susceptible de se poursuivre avec l'augmentation des gaz à effet de serre."

Comment Curry peut-elle ne pas savoir que sa position exprimée sur cette question est un non-sens ? C'est comme regarder une vidéo à partir de l'espace de la Terre tournant dans le cours de la journée, puis en disant: « Cela confirme ma position que la Terre est plate . No. .. il le fait vraiment, vraiment pas , et n'importe qui avec la compréhension en lecture , même de base et les capacités de raisonnement peut voir ça. Alors ... ce que l'enfer ?

8 .

One Planet Forever à 00h22 le 4 Septembre 2013

La discussion ou la présentation de la température moyenne globale à la surface en termes de valeurs "décennales" peut ne pas être le moyen le plus efficace de communiquer sur la question. Une présentation «décennie par décennie» peut jouer dans le sens de l'arnaque de ceux qui veulent "retarder" les actions qui réduirait leur capacité à obtenir plus de profits, de plaisir, de confort ou de commodité à partir de la combustion des combustibles fossiles (une pratique qui ne crée pas seulement des coûts auxquels les générations futures devront faire face sans avoir à bénéficier de la combustion, mais ce n'est tout simplement pas viable par les générations futures, car les combustibles fossiles deviennent de plus en plus difficile à obtenir et finiront par s'épuiser) .

Le "déni scientifique" n'est pas le vrai problème. Le vrai problème est le succès des efforts politiques visant à "retarder" le soutien populaire pour des actions qui pourraient limiter la capacité des gens à obtenir des avantages de la combustion de combustibles fossiles. Ces efforts peuvent continuer à réussir en faisant valoir que nous devons pas attendre une preuve de plus. Affirmer que la décennie 2000-2010 a été la plus chaude à ce jour leur permet seulement de faire valoir que, même si cela peut être le cas, les températures jusqu'à présent depuis 2010 ne sont pas plus élevés donc nous devons attendre jusqu'à après 2020 avant que nous puissions en savoir plus sur la nécessité de "commencer à débattre" sur comment réduire l'utilisation de combustibles fossiles. Et une personne qui tend à vouloir bénéfice plus personnel sera facilement considérer que comme une demande raisonnable , pour retarder l'action qui permettrait de réduire leur potentiel de profit .

La présentation de l'ampleur probable de la variabilité de la température moyenne à la surface en raison du cycle ENSO avec le niveau de l'ENSO au moment de la moyenne mondiale pourrait réduire la capacité à réclamer le "besoin d'attendre une preuve de plus". Une autre façon de discuter avec les attentistes serait de souligner que jusqu'à ce qu'un événement El Nino se produise qui soit aussi important que l'événement de 1997 à 1998, ils ne peuvent faire aucune réclamation en ce qui concerne le «quelconque ralentissement ou arrêt qui semble avoir eu lieu depuis le dernier grand El Nino ».

9 .

Chris G à 01:50 le 4 Septembre 2013

Ma conjecture est que Curry est arrivé trop près de quelque chose qui l'a rendu "terrifié au-delà de toute capacité à penser rationnellement" probablement à un niveau subconscient. Elle a un motif d'invoquer la moitié de l'incertitude qui ne va pas là-bas, ou seulement de voir la moitié du cycle qui l'emmène loin de là. L'explication la plus simple que je puisse trouver de sa pensée illogique est un filtre inconscient sur ​​ce qu'elle est capable d'intégrer dans son modèle du monde.

Non, je ne suis pas un psychologue clinicien, oui, j'ai un diplôme dans le domaine. Je connais suffisamment pour me déranger. Cela correspond à ce que j'ai appris à l'école, mais je ne suis pas qualifié pour faire plus que des conjectures.

12.

davidnewell à 06h56 le 4 Septembre 2013

Comme "One Planet" @ 8 a affirmé, l'«attente» semble être le motif derrière les gémissements permanents des politique sur "l'absence de certitude absolue". Et pourtant, même avec "Rush Limbaugh" ayant la moitié de son cerveau resté derrière lui, lui et moi et toi, et nous, et toutes les choses, il apparaît que nous ayons une «cause commune» ici, motivée par le désir d'éviter la fin de l'évolution sur cette planète.

Ainsi donc, il doit y avoir au moins un psychotique dans la chambre, ou la question ne doit pas encore être bien communiqué, eu égard au caractère terrifiant du scénario.

Le "avantage relatif" est difficile à discerner quand toutes les parties sont réduits en cendres, ou en protéines desséchées .

Je ne comprends pas comment il se fait que je soit extrêmement motivé, et que tant d'autres semblent ne pas donner un volant de Pentecôte .

Je m'attribue à moi même cette rupture «psychotique», ci-dessus, s'il vous plaît passer la clozapine .

14.

One Planet For Ever à 13:27 PM le 4 Septembre 2013

En réponse à davidnewell @ 12.

La meilleure explication que j'ai développé jusqu'ici pour le "manque flagrant de préoccupation au sujet des conséquences potentielles futures", c'est que certaines personnes permettent à leur désir personnel pour plus de profit, de plaisir, de confort ou de commodité, de tromper les préoccupations au sujet de ce qui pourrait arriver à d'autres personnes à l'avenir. Le vrai problème dans ce cas est que ceux qui bénéficient le plus ne s'attendent pas à être ceux qui subissent les conséquences.

Aussi tragique que cela puisse paraître, cela semble être la meilleure explication de la facilité avec laquelle les attentistes ont pu continuer à soutenir leurs efforts pour "ne rien faire qui puisse épargner l'avenir des conséquences négatives."

[..]

La création d'un meilleur avenir durable pour toute la vie sur notre seule et unique planète devrait être la première exigence de l'acceptabilité de toute action. Cela, cependant, n'est pas la motivation dans les sociétés qui sont immergés dans le marché de consommation de masse avec ses poursuivants du bénéfice maximal à court terme.

Cela ne peut pas soulager votre frustration, mais cela peut expliquer pourquoi tant de gens ne semblent pas disposés à réellement comprendre les détails et l'importance de cette question ( les vérités qui dérangent ). Plus de détails, présenté de manière plus efficace, rend plus difficile pour eux de croire ce qu'ils préfèrent croire. Cependant, il est très difficile de «faire croire à quelqu'un quelque chose qui les oblige à renoncer à leur bénéfice potentiel juste pour aider quelqu'un d'autre". Il est difficile de faire le cas où "la responsabilité de créer un meilleur avenir pour tous" ne fait pas partie de notre culture. Nous ne pouvons même pas convaincre les gens de se concentrer exclusivement sur ​​la conduite quand ils sont au volant, même si ils se mettent personnellement en danger quand ils se laissent distraire de cette importante responsabilité.

Il y a des chances que Curry soit effectivement arrivé à un point où elle a été "terrifié au delà de toute capacité à réfléchir rationnellement". Il y a des chances que ce soit un peu pareil quelque part pour Tamino. Il était plus détendu sur son blog avant (mais ça, c'était avant :lol: ), le temps passant il a dérivé de plus en plus vers des posts où on le sent crispé au possible. Cependant pour éviter que cela ne fasse brèves de comptoir non argumenté :P C'est parti pour un peu de littérature à ce sujet. En fait, les gros sous de certains industriels ont pu aider au déni (cf. Merchants od doubt de Naomi Oreskes), cependant par rapport au tabac ou au trou dans la couche d'ozone, la situation est différente. Dans les deux derniers cas, l'accumulation de preuves a fini par l'emporter. Pour le RC, les preuves s'empilent sans fin, et pourtant le déni reste. Que ce soit comme certains Outre Atlantique qui refusent explicitement de considérer la responsabilité anthropique. Ou que ce soit comme beaucoup d'autres, qui se contente de causer et de tripatouiller des équations sans comprendre et du coup envoie péter Tamino. Le RC ce n'est pas juste quelques chiffres, au fond on s'en fout que la sensibilité soit de 2.5°C ou 3.5°C au doublement et de ce genres de bêtises. Le résultat de manière concrète, dans la réalité vraie de ce monde, sera la même. Pour comprendre la thématique du RC, il faut la comprendre émotionnellement, il faut adapter sa conception du monde à cette réalité. Aligner des chiffres, n'importe quel ordi peut le faire. Comprendre le RC, il n'y a que l'être humain pour le faire. Bref pour revenir au fait que Curry a été "terrifié au delà de toute capacité à réfléchir rationnellement" et Tamino sans doute en parti, sauf qu'il a dérivé dans l'autre sens :

http://grist.org/climate-skeptics/once-aga...ate-skepticism/

http://climatedenial.org/2012/11/06/reason...climate-change/

http://cassandralegacy.blogspot.fr/2013/03...-denial-in.html

C'est ce qu'on appelle le "motivated reasoning". Tant que les faits n'entrent pas violement en contradiction avec notre conception du monde, cela passe. Si ce n'est plus les cas, on adapte les faits en fonction de cette vision du monde, et non le contraire. D'où l'explication plausible que Curry est arrivé à un point où les faits sont entrés un peu trop frontalement en collision avec sa vision du monde, du coup elle est passé du côté des négateurs.

Cette récente étude montre également que les gens sont réticent à être plus écolos, parce qu'ils ne veulent pas être assimilés justement à des écolos barbus aimant se rouler dans la boue, avec des petites fleurs dans la barbe, puant le chien mouillé à 5 kilomètres (désolé pour les chiens :s ) :

http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002...p.1983/abstract

J'ai déjà du le dire quelque part, mais il manque la conscience claire qu'un autre futur est possible. On ne parle pas forcément de revenir au Moyen Âge à pied (une petite claque au cul de la bourrique, hue dada c'est parti :lol: ). On peut très bien imaginer un monde qui fonctionnerait sur l'interconnexion mondiale de nœuds régionaux auto suffisants en nourriture et énergie, respectant les cultures, avec une véritable démocratie, et une technologie au service de l'Homme (et non l'inverse...). Après, me toucher sur des délires utopiques ce n'est pas mon truc ; c'est dans la réalité concrète de ce monde réel que cela se décidera. Mais bon globalement j'insiste on ne parle pas nécessairement de revenir au Moyen Âge. De toute façon il est des réalités qui ne sont pas évitables. Soit on gère, soit on se laisse gérer, mais dans les deux cas on tendra vers une "décomplexification" du système. Si on gère, 'y a encore une chance pour que cela ne se passe pas trop trop mal en serrant les fesses. Si on se laisse gérer, on va se faire torcher la gueule.

Sinon, pour revenir au RC, en Chine les frelons se prennent pour des drones de combats :

http://thinkprogress.org/climate/2013/09/2...tack-warming-2/

Le premier navire de vrac a passé le passage du Nord Ouest (et j'ai bien dit le passage du Nord Ouest, malgré les dires de certains illuminés l'Arctique n'est pas dans un état très reluisant des deux côtés, et même au Canada, si on était loin de 2012, cela passe encore facilement) :

http://thinkprogress.org/climate/2013/09/2...-change-arctic/

Un navire a voulu montrer que, tout compte fait, passer sans brise glace, c'est in. Moralité, il a brouté un ice floe. Cela aurait pu se terminer encore plus mal quand même, au final il s'en sort encore bien :

http://barentsobserver.com/en/nature/2013/...sea-route-10-09

La Chine elle continuer à coucher avec la Russie et profite à plein de l'ouverture de la route :

http://barentsobserver.com/en/arctic/2013/...sea-route-12-08

http://barentsobserver.com/en/arctic/2013/...sea-route-21-08

Tandis que les russes ont décroché le loto et l'euromillions en même temps avec cette histoire :

http://barentsobserver.com/en/arctic/2013/...omes-life-07-08

http://barentsobserver.com/en/arctic/2013/...ue-center-27-08

P.S. : Et cette infographie, en français :D

http://www.lemonde.fr/planete/article/2013...86067_3244.html

P.P.S. : Et dans le genre, c'est pire que c'qu'on vous dit

http://www.nature.com/nclimate/journal/vao...limate1981.html

Modifié par paix

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https://www.youtube.com/watch?v=zC0o723hb0M

Le gouvernement US est officiellement mis en congés forcés, manque des sousous pour payer tout ce monde là :

http://m.rtl.be/?site=info&newsid=1036540

La NOAA en particulier pour ce qui concernent les sciences de l'environnement sera aussi impactée. Cependant d'une manière plus générale ce n'est qu'un pas de plus vers la faillite de l'État fédéral. Après le revirement surprise de la FED au sujet du ralentissement de l'assouplissement budgétaire l'autre jour, et maintenant avec cette mise en vacances de l'État fédéral, les USA sont fragilisé et se décrédibilisent auprès des marchés. Les tensions sur les taux pourraient se renforcer à terme.

Même si l'Europe n'est dans un état rose bonbon pétant non plus, sa situation apparaît malgré tout moins désespéré que celle des USA. Le monde dans son ensemble atteint le bout du chemin, mais c'est particulièrement saillant aux USA. Le monde est confronté est à une grande régression économique depuis 2008 dont la cause profonde est l'épuisement des ressources, particulièrement celle du pétrole. Les gouvernements pensent qu'il y a un problème de demande, et de confiance entre les acteurs. Ils abreuvent donc l'économie d'argent frais. Cependant cela ne fonctionne pas, pour la simple raison que les ressources qui ont permises la croissance économique dans les années passées commencent à se faire rare. En plus, le RC n'arrange rien. Les pertes sont déjà importantes en soi, mais dans un contexte économique déjà délicat. L'année 2012 n'a pas été totalement anodine en plus pour les USA à ce sujet. Perdre l'équivalent de 1% du PIB environ sur deux catastrophes seulement, cela douille :

http://www.bloomberg.com/news/2012-11-12/u...tsche-says.html

C'est valable aussi pour les feux de forêts. La caisse pour payer la lutte contre les incendies est perpétuellement à sec, prise entre hausse des coûts et baisse des financements. Tout est lié dans cette histoire, le ralentissement économique et la dégradation de l'environnement.

Pour les conséquences immédiates du shutdown, cela déprendra de sa durée. Si c n'est qu'un jour, ce sera plus pour jouer à se faire peur. Si l'arrêt dure plus longtemps, les conséquences seront évidemment plus sévère, d'autant que la croissance économique du pays est tiré en bonne partie par l'État fédéral. Dans tout les cas, il apparait improbable qu'ils ne trouvent pas une solution rapidement. Ce ne sera cependant qu'un jeu de chaises musicales. Viendra bien le jour où ils n'auront plus la dernière chaise et se casseront la gueule. De plus, dans un pays qui commence à douter et à ne être aussi confiant qu'avant, les tensions s'exacerbent :

http://robertreich.org/post/61957362162

Je ne prétend pas que les démocrates et les républicains ont toujours été copain comme cochon par le passé, mais cela ne s'arrange pas ces derniers temps. Les USA sont un pays qui reste fragile malgré tout. Sa cohésion repose plus que d'autres pays sur le dynamisme économique.

Je me permets de vous renvoyer à mon petit modèle simplifié de l'homme, la pioche et les bordels (à l'occasion je vous ferais le modèle à 5 baignoires aussi) :

http://www.forums.meteobelgium.be/index.ph...st&p=469528

Bref, si vous voulez mon opinion, ce n'est peut être pas très "in" d'être survivaliste comme le montrait l'étude ci dessus, mais cela va devenir rapidement nécessaire. Il faut cultiver son jardin, disait Candide.

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Ah oui cette fameuse histoire du bonhomme et de la pioche. Je crois que ça va devenir un classique :D

Sinon effectivement, faut cultiver son jardin, encore faut il qu'on ne soit pas envahie de bestioles qui te bouffent les racines ou je sais pas quoi. Parceque les insectes aussi sont perturbés dans l'histoire :P

Sinon il vont lancer la planche à billet de nouveau aux USA non ?

Modifié par passiion

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Ah oui cette fameuse histoire du bonhomme et de la pioche. Je crois que ça va devenir un classique :D

Sinon effectivement, faut cultiver son jardin, encore faut il qu'on ne soit pas envahie de bestioles qui te bouffent les racines ou je sais pas quoi. Parceque les insectes aussi sont perturbés dans l'histoire :P

Sinon il vont lancer la planche à billet de nouveau aux USA non ?

C'est déjà ce qu'ils font indirectement avec le quantitative easing depuis 2008. La petite subtilité, c'est qu'ils inondent le marché de liquidité, en espérant que cela aide l'économie réelle. Ils agissent ainsi pour deux raisons. D'une part pour éviter l'inflation, si l'état faisait vraiment tourner la planche à billet, le dollar se casserait la gueule. Et parce que le paradigme économique dit que les inégalités, c'est bien, et qu'il faut des riches pétés de tunes pour faire fonctionner l'économie. Sans faire non plus dans l'apologie du Grand guide des peuples, mais il y a des fois on cherche un peu quand même l'avantage supérieur du capitalisme sur le communisme... Enfin bref, ils noient le secteur interbancaire de liquidités, sauf que dans la réalité, cela ne marche pas vraiment. Ceux qui profitent des largesses étatiques ne réinvestissent pas dans l'économie réelle.

Sinon, histoire de jouer à se faire peur :

http://governmentshutdown.noaa.gov/

Cela fait un peu le grand frisson, on joue à se faire peur parce qu'on a l'impression que la situation est encore sous contrôle. C'est une mauvaise passe, cela ira mieux demain un autre jour. Sauf que là ce n'est plus comme par le passé, l'Etat fédéral des USA est vraiment en train de couler, année après année, inexorablement. Et il n'y a plus personne qui doit contrôler vraiment quelque chose encore.

http://www.les-crises.fr/geab-77/

Modifié par paix

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Bon donc pour tout dissiper tout mal entendu :lol:

Je croyais l'avoir dit, en fait cela m'était sorti de l'esprit désolé :s donc, ce n'est pas la première fois que l'état fédéral est à cours de sous pour payer ses fonctionnaires. J'insiste donc pour éviter de me faire taxer d'illuminé déconnecté de la réalité : ce n'est pas la première fois.

Ceci dit il y a un différence énorme avec le passé, c'est la crise économique qui perdure depuis 2008. En 1995 et 1996, la croissance du PIB était de 2.55% et 3.79% respectivement. Actuellement, la dernière valeur en donnée glissante de la croissance du PIB est d'environ 1.6% (et en $ courant par tête de pipe, histoire d'avoir un truc plus représentatif, c'est 1.5% à 2.5% contre 1%). De plus, aujourd'hui, le PIB est quasi exclusivement porté par la consommation intérieur, à plus de 80%. La balance commerciale des USA est négative de manière très nette (c'est là qu'on apprécie l'impact du miracle du pétrole non conventionnel : nul. Les beaux discours c'est bien, la réalité dans le monde vraiment réel, c'est mieux). Sans compter les dépenses de l'administration, qui porte la part totale du à la consommation à 90% du PIB... Et il n'y a pas besoin d'être très intelligent pour comprendre qu'un fonctionnaire qui n'ai pas payé, ne consomme pas. Et que les entreprises qui dépendent des commandes d'état ne risquent pas d'être payés non plus. En 95 et 96, la consommation intérieur et la consommation de l'administration ne représentait "que" 80% du PIB. À l'époque, la balance commerciale était encore un peu près à l'équilibre et ne plombait pas le bilan. Sans compter qu'à l'époque la dette du gouvernement était bien plus faible, autour de 60%. Aujourd'hui, elle est à plus du 100% du PIB. La situation n'est donc pas comparable à celle de 95 et 96 pour des simples raisons économiques.

D'autre part, cela n'arrive pas comme un nuage dans un ciel bleu limpide. Les USA sont déjà dans un processus d'effondrement. On peut le nier (un peu près tout le monde le fait), mais c'est bien le cas. L'effondrement financier a commencé en 2008. L'effondrement politique et économique sont sans doute sur le point de débuter. Le shutdown du gouvernement, cela peut sembler une bonne occasion pour faire de l'anti américanisme primaire. Malgré tout, le problème est plus profond. Les USA sont arrivés au bout du chemin. On s'accoutume vite aux nouvelles normes, du coup nous ne voyons pas les changements dans la profondeur. Pour le RC, un peu près tout le monde a oublié ce que pouvait être un Juillet vraiment pourri (pas comme la gentille blague de 2011) ou un Février vraiment froid (pas comme la gentille blague de 2012). Pour le pétrole c'est pareil. En 2001, personne n'imaginait un jour vivre avec un baril à 100$. Aujourd'hui, plus personne n'imagine vraiment vivre avec un baril à moins de 100$...

Évidemment, bien sûr que la situation finira par se débloquer, mais tout ne reviendra pas "comme avant". En 2009, le baril est revenu à 60$ après avoir grimpé à 140$. Et pourtant, on voit bien où on en est aujourd'hui. En 2008, la température globale s'est pris un gadin après la série des mois hors norme de 2005 à 2007. Et pourtant, on voit bien où on en est aujourd'hui.

Alors oui, le shutdown ne durera pas, et c'est déjà arrivé, et cela peut paraitre un peu facile de profiter de la situation. Mais c'est un pas de plus vers le défaut de l'état fédéral. Défaut de payement peut être, mais aussi défaut "tout court".

Après chacun croira ce qu'il voudra, on essaye bien de faire croire aux gosses que Papa Noël existe, c'est donc que les parents y croient encore un peu quelque part. Pour autant, le coup du site de la NOAA non disponible, ce n'est pas juste pour le grand frisson. Et ce n'est pas non plus pour se dire "oh merde GFS alors, mais que vais-je devenir si mon GFS chéri n'est plus disponible un jour ?".

Le site de la NOAA en shutdown, cela rappelle que tout se tient dans ce bas monde. Et vouloir faire de la climato dans un petit coin sans se préoccuper de notre société n'a pas forcément beaucoup de sens. Le jour où il n'y aura plus de pétrole, où les USA feront défaut "tout court", ce jour là, il n'y aura plus d'autre choix que de mourir en pleurant GFS ou lutter pour survivre.

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Cela pourrait être le synopsis d'un nouveau film catastrophe :unsure:

Merci pour les précisions :thumbsup:

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Je n'arriverais pas à dormir sinon :s Cela m'énerve de me retrouver toujours aux mêmes impossibilités logiques. Je réagis comme les négateurs du RC, en pensant mieux savoir que tout le monde et en étant imbu de ma personne. Pourtant, le monde réel nous rattrape sans cesse. Je ne peux pas mieux savoir que les spécialistes de la question et tous les experts. Je ne peux pas me tromper parce que le monde évolue comme je le comprends. Et apparemment je ne suis pas cinglé vu que je n'ai pas été réformé P4 :lol: Où qu'elle est l'autre solution ? N'y aura-t-il donc à aucun moment une correspondance entre ce que je comprends de ce monde, ce que nous dit ce monde, et ce que nous disent ce qui savent ? Des fois je me dis que cela fait 2* ans que je vis sans comprendre, alors un peu plus ou un peu moins :lol: mais ce soir c'est encore plus incompréhensible si cela est encore possible. Le spectacle lamentable que nous livre les USA ne peut pas être juste un "remake" de 95/96. La crédibilité des USA vacille de plus en plus, et surtout l'économie réelle déjà bien fragile menace de flancher. Le parti républicain lui même est divisé entre le Tea party et la franche modéré, ce qui montre les divisions profondes qui parcourt les USA ; et l'excuse que le Tea Party a pris le budget en otage est un peu faible. Avec le risque à terme d'un effondrement des USA, incapable de se réformer et bloquer dans des crispations sociétales. Et pourtant pas grand monde ne semble le voir ainsi.

Modifié par paix

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Je pense pas que tu sois seul, le Tamino il a pas péter un câble pour rien. Ceux qui savent doivent être ceux qui se tapissent dans l'ombre ^^

L'on parlais tantôt du chômage, entre ce qui se dit et ce qu'il y'a il y'a apparemment un creux. Perso' à ce niveau je connais pas grand chose, ce n'est pas pour rien que j'ai frôler le zéro en économie en cours :lol: Normal que je cherche des arguments quand on affirme quelque chose. Même en météorologie d'ailleurs. Celui qui accepte une affirmation sans chercher plus loin se laisse vite avoir ^^

Cf : les arguments des climatosceptiques, si l'on approfondit pas le truc, celà parait probant au premier abord, et on se laisse avoir.

Modifié par passiion

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Hello,

Paix :

"....Le site de la NOAA en shutdown, cela rappelle que tout se tient dans ce bas monde. Et vouloir faire de la climato dans un petit coin sans se préoccuper de notre société n'a pas forcément beaucoup de sens. Le jour où il n'y aura plus de pétrole, où les USA feront défaut "tout court", ce jour là, il n'y aura plus d'autre choix que de mourir en pleurant GFS ou lutter pour survivre. "

Ya pas que nooa en "shutdown", le site de la nasa aussi : www.nasa.gov :crying: (comme surement pleins d'autres)

Hé bé,....

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Je pense pas que tu sois seul, le Tamino il a pas péter un câble pour rien. Ceux qui savent doivent être ceux qui se tapissent dans l'ombre ^^

L'on parlais tantôt du chômage, entre ce qui se dit et ce qu'il y'a il y'a apparemment un creux. Perso' à ce niveau je connais pas grand chose, ce n'est pas pour rien que j'ai frôler le zéro en économie en cours :lol: Normal que je cherche des arguments quand on affirme quelque chose. Même en météorologie d'ailleurs. Celui qui accepte une affirmation sans chercher plus loin se laisse vite avoir ^^

Cf : les arguments des climatosceptiques, si l'on approfondit pas le truc, celà parait probant au premier abord, et on se laisse avoir.

Pour le chômage, les chiffres paraissent tout sauf crédibles que ce soit pour l'Europe ou les USA. Pour les USA par exemple, vu que c'est le sujet, le pourcentage de chômeurs est de 7.3% aux dernières nouvelles. Dans le même, il y a plus de 15% de la population locale qui pointe au SNAP (les restos du cœur version US). Même si les chômeurs peuvent avoir des personnes à charge (familles nombreuses et toussa), cela voudrait dire que chaque chômeur à plus d'une personne à charge -> ???? Pareil, quand on regarde la population active aux USA (chômeurs + personne au taf), elle est stable depuis 5 ans alors que la population totale croit de 0.7% par an environ. Là aussi -> ???? Cela doute comme la vague impression que depuis 2007 les chiffres ont fait disparaitre de la population active environ 10 millions de personnes, qui sont passés dans la zone grise des personnes non actives où il n'y a aucune stat's. Pour autant cela ne semble pas déranger grand monde que les chiffres collent aussi mal.

Toujours dans le genre, le pétrole et le gaz non conventionnel sont vu comme un quasi miracle énergétique par la plupart des analystes. Pour autant, la production de gaz calle déjà aux US...

http://petrole.blog.lemonde.fr/2013/10/01/...aux-etats-unis/

Et là c'est en français ^^ De même, comme le dit M. Auzanneau, la production de gaz est stable de chez stable depuis 2 ans aux USA :

post-3513-1380746375_thumb.png

Je veux bien mais voila quoi, on le cherche un peu le boom des énergies non conventionnels. Après je ne dis pas, une partie de la perte de vitesse est dû aux prix marchés bas qui ne favorisera pas la rentabilité du gaz non conventionnel. Le problème est bien là cependant, le gaz non conventionnel n'est exploitable qu'en forant frénétiquement tout les 10 mètres des puits, et le gaz pas cher cela n'existe plus.

Et pour le pétrole, ce n'est pas tellement, la production US augmente encore, mais au prix d'un prix hors de prix (littéralement...) avec un baril à 105$ et plus.

Et pendant ce temps, la production mondiale de pétrole augmente à peine (production totale, brut, non conventionnel, condensats, bref de tout) :

Screen%20Shot%202013-09-27%20at%2011.59.

Et Jean Laherrère (entre autre) maintient sa prévision d'un pic pétrolier imminent :

jlliquidsworld.jpg

Il maintient un pic tout compris (même biocarb' comme il dit, c'est vraiment du tout liquide), autour de 2015. Source :

http://api.viglink.com/api/click?format=go...138075469941010

En plus, dans tout les pays développés, la flambée des prix entre 2004 et 2006 a poussé la consommation à la baisse. Prenons l'Espagne (au hasard...) :

post-3513-1380747339_thumb.jpg

La consommation de pétrole s'est pris une gamelle en 2006, un petit rebond en 2007, et depuis 2008, chaque année est un peu plus pire. Et la croissance économique a commencé à se casser la gueule en 2007, avant le début de la crise financière.

La baisse de consommation s'est donc produite avant la crise financière. Alors que d'après la théorie des autres grands prêtres de la croissance, il n'y a pas de problème d'offre, juste une demande à relancer à coup de milliards généreusement prodigués par un État (ou une Union Européenne) en faillite. Comment peut on expliquer une baisse de la consommation en pleine période de croissance économique, là est la question passée sous le tapis par les grands prêtes sus mentionnés. Dans le même temps, la balance commerciale de l'Espagne a pulvérisé le plancher (et a même traverser les fondations là...). Elle est passé d'une fourchette de 15 à -15 milliards de $ fin des années 90 / début des années 2000 (pendant longtemps l'Espagne a oscillé d'année en année autour de l'équilibre en terme de balance commerciale), à -40 milliards en 2004, -79 milliards en 2006 et -97 milliards (soit l'équivalent de 6.7% du PIB !!!!!) en 2007. En terme de balance commerciale abysalement déficitaire, on a aussi la Grèce qui atteint le point bas à -15% du PIB en 2007 / 2008 ; mais chez eux les déficits commerciaux sont chroniques. Et après on s'étonne que cela s'est mal passé par la suite. En tout cas, il apparait plus sain de penser que c'est le prix du baril qui a tendu la situation économique en Espagne. C'est d'ailleurs valable un près partout dans le monde, la hausse du prix a eu des effets négatifs perceptibles, signes avant coureurs, qui ont déclenché la crise financière, et ensuite le bazar s'est emballé.

Bref ceci dit les USA sont toujours en shutdown, la situation économique n'est pas brillante, d'ici 15 jours ils vont devoir s'étriper à nouveau pour relever le plafond de la dette et ne pas mettre le pays en faillite (là par contre il est très probable que les deux camps arrivent à un accord, je ne pense pas que d'un côté comme de l'autre ils puissent être prêt à flinguer définitivement les USA), et le miracle des non conventionnels on le cherche encore et toujours. Je ne sais pas combien de temps ils pourront encore tenir ce cirque (au moins quelques années quand même), mais il est difficilement envisageable que les USA puissent s'en sortir par le haut.

Pour reprendre sur passiion qui disait que les USA font tourner la planche à billet. Oui, en effet. On peut le voir avec la masse monétaire (la quantité de blé qui existe quoi, on compte le nombre de dollars jusqu'au dernier). Il existe différentes mesures de la masse monétaire, de M1 la plus restrictive, à M4 la plus large, et même jusqu'à L (encore plus large que M4 :lol: mais évitons de nous perdre dans les détails. On notera que comme par le plus grand hasard, les USA ne donnent plus certains indicateurs, dont M4, L, et autre. Un hasard comme je disais....). Et donc on peut calculer la vitesse de la monnaie (le nombre de fois qu'un billet de 1$ est utilisé par exemple). Et là....

post-3513-1380750347_thumb.png

Malgré que les gugus qui soient au "manettes" arrosent depuis 2008, la vitesse de circulation de la monnaie est dans le coma. En effet, tout le pognon est lâché dans le secteur interbancaire (pour éviter l'inflation, et parce qu'avoir des riches pétés de tunes, c'est bien à ce qu'il parait). Sauf que dans la réalité concrète et pratique des choses, la monnaie ne circule pas justement, et les riches pétés de tunes ne font qu'accumuler du blé dans des endroits bien planqués. Je ne tient pas à donner dans le populisme / l'anti américanisme primaire / la lutte des classes (rayer les mentions inutiles XD) c'est plus pour fixer les idées les expression douteuses. Mais y a franchement un moment faudra qu'on m'explique ce qui peut se passer dans la tête des gars qui sont aux manettes (ou pas...). De toute évidence, faire tourner la planche à billet ne fait qu'empirer la situation en ralentissant la circulation de la monnaie.

P.S. (du passiion) :

http://www.shapingtomorrowsworld.org/lewan...kyFAQPLoS1.html

Modifié par paix

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Oui l'influence d'un minimum de Maunder serait faible, au mieux on perdrait 0.3°C sur le réchauffement, et encore temporairement.

Pour ce qui est de l'économie (encore :lol: ). Les premières estimations des dégâts pour les inondations au Colorado donne au minimum 2.5 milliards de dollars :

http://www.eqecat.com/catwatch/colorado-fl...ion-2013-09-19/

Dont la très grande majorité (peut être près de 99%...) n'est pas assuré car ce n'est pas une région sujette aux inondations (évidemment, même si un tel événement n'est jamais arrivé, on en trouvera encore pour argumenter que ce n'est là que de la variabilité naturelle).

De plus, les inondations ont provoqué quelques petits problèmes sur les forages gaz et pétrole :

http://www.nytimes.com/2013/09/27/us/after...-about-oil.html

L'atteinte n'est pas importante. Le Colorado n'est pas un gros producteur au sein des US, et le pourcentage du nombre de puits touché reste faible. Avoir du pétrole dans les champs reste pour autant une autre conséquence pas vraiment positive pour l'environnement.

Le shutdown paralyse la recherche aux USA, en particulier pour le climat. De plus, l'AR5 vient de sort est du coup il n'y a plus grand monde pour essayer de ramener un peu de lumière dans les médias :

http://www.climatesciencewatch.org/2013/10...imate-research/

Pour les USA, le shutdown a aussi mis à mal le budget pour maitriser les incendies. Cela va que le Rim Fire est presque entièrement contrôlé, mais en tout état de cause, je m'excite peut être, mais à ce rythme on vite arriver à un jour où les USA risquent de perdre le contrôle suite à un désastre naturel, faute de pognon pour gérer.

En Chine et Russie il est difficile de trouver un chiffre pour les conséquences des inondations, mais par rapport aux tailles des économies c'est sympa :

http://en.rian.ru/russia/20130905/18317493...t-Far-East.html

http://en.rian.ru/russia/20130916/18349059...ood-Damage.html

En Russie, les aides évoquées jusqu'à présent représente l'équivalent de 0.1% du budget fédéral, et les dommages estimées pourraient pointer aussi à 0.1% du PIB. En Chine, c'est bien compliqué de trouver des données.

Pour le fleuve Amur, localement les records du pic de crue ont été battu de 1.7 mètres (excusez du peu...)

Une infographie sympa :

http://en.ria.ru/infographics/20130904/183...t-Far-East.html

http://en.rian.ru/russia/20130913/18341692...From-Space.html

Je me permettrais de rappeler que les inondations de 2013 en Europe Centrale ont coûté au bas mot 22 milliards de $.

Enfin un pavé à lire sur le jet qui pète un câble :

http://robertscribbler.wordpress.com/2013/...ked-us-weather/

Et ce n'est que le tout début. On a encore de la banquise en Eté, on a encore de la banquise en Hiver. Quand on perdra définitivement la banquise, que Dieu ait pitié de nous...

Modifié par paix

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Dans la joie et la bonne humeur, ils sont toujours en train de s'étriper à Washington DC sur le sujet. En plus, le plafond de la dette devrait être atteint le 17 Octobre, et ils lient maintenant les deux questions. En attendant, ils en seront à 5 jours demain, ce qui commence à faire long. Les premiers impacts se font sentir pour l'économie :

http://www.nbcnews.com/business/lockheed-m...down-8C11338787

Sinon au rang des bonnes nouvelles, l'océan s'acidifie avec les émissions de CO2 et le résultat promet d'être une extinction de masse :

http://www.stateoftheocean.org/research.cfm

Le summum :

Le trio de facteurs potentiellement mortelle - le réchauffement, l'acidification et l'anoxie - affectant les océans aujourd'hui p

Par le professeur Jelle Bijma

La plupart, sinon la totalité, des cinq extinctions de masse globale de l'histoire de la Terre portent les empreintes des principaux symptômes de perturbations mondiale du carbone (le réchauffement de la planète, l'acidification des océans et l'anoxie ou manque d'oxygène ; par exemple Veron, 2008). Ce sont ces trois facteurs - le « trio infernal » - qui sont présents dans l'océan aujourd'hui. En fait, la perturbation actuelle du carbone est sans précédent dans l'histoire de la Terre en raison des taux élevés et de la vitesse du changement. L'acidification est plus rapide que dans les 55 dernières millions d'années, et avec l'ajout du stress de la surpêche et de la pollution anthropique, minent la résilience de l'océan.

C'est cette combinaison de facteurs qui affectent sérieusement combien les océans sont productifs et efficaces, alors que la température de l'océan, la stratification de surface (les différentes couches de densités de l'eau), l'approvisionnement en éléments nutritifs, la circulation océanique et l'approvisionnement en oxygène de l'océan profond sont tous touchés.

Le processus d'extinction pourrait avoir déjà commencé, comme l'explique le professeur Jelle Bjima : «D'un point de vue géologique, les extinctions de masse se produisent du jour au lendemain, mais sur des échelles de temps humaine, nous pourrions ne pas réaliser que nous sommes au milieu d'un tel événement, même si l'on garde fermer la trace de l '«indice de la Liste rouge " des extinctions d'espèces "

L'acidification de l'histoire de la Terre : Il est connue avec un niveau de confiance élevé par des preuves géologiques que l'acidification des océans a eu lieu dans le passé. Le facteur le plus critique est le taux de perturbation du cycle du carbone.

Au cours de l'extinction de masse de la fin du Permien (il y a environ 251 millions années), la perturbation de carbone est estimée de l'ordre de 1 - 2 Gt de CO2 par an ( Kump et al, 2009. ). A titre de comparaison, 1 gigatonne représente un milliard de tonnes, soit l'équivalent d'environ 1 milliard de berline familiale.

Pour le plus récent événement d'extinction d'importance mondiale - l'extinction du maximum thermique du Paléocène Eocène ( PETM ; il y a environ 55 millions d'années est considéré comme l'analogue le plus proche de l'acidification des océans actuellement en cours), les estimations du taux de la perturbation de carbone varient, mais une valeur minimale de 2,2 Gt de CO2 par an pendant une durée estimée de cinq à dix mille années a été proposé (Zeebe et al. , 2009).

Ces deux estimations sont éclipsées par rapport aux émissions actuelles d'environ 30 Gt de CO2 par an (N.D.T. : Pour ceux qui n'ont pas réalisé là, on parle d'une perturbation 10 fois, 10 fois... plus importante, est en hausse exponentielle). On peut dire aujourd'hui avec certitude que l'absorption de CO2 par les océans est maintenant supérieure à sa capacité à le neutraliser, connu comme la capacité tampon, ce qui conduit à une diminution du pH et une diminution de son "état de saturation" ( Ridgwell et Hargreaves, 2007). C'est cet état de saturation de l'océan (indiquant la quantité de « matériau de construction » pour les organismes se calcifiant) qui est essentielle pour le fonctionnement de la plupart des organismes calcifiés comme par exemple les récifs coralliens tropicaux, mais aussi les organismes planctoniques qui sont à la base des réseaux trophiques pélagiques, en particulier dans les latitudes élevées vulnérables vers les pôles.

Si la trajectoire actuelle de perturbation du cycle du carbone continue, il faut s'attendre à des conséquences plus graves pour l'écosystème marin que pendant le PETM, quand la Terre a connu une importante exticntion benthique (de l'océan profond). Toutefois, il convient également de mentionner que bien qu'environ 35 à 50% des espèces d'eau profonde ont été perdus pendant ce temps, les organismes planctoniques (vivant dans la partie supérieure de l'océan) et les organismes dans les eaux côtières, bien que partiellement remplacée par d'autres espèces (mieux adapté), ont continué à vivre.

D'autre part, chacune des 5 grandes extinctions de masse ont eu des impacts différents dans l'Océan et sur Terre et ont touchés différents groupes d'organismes. Ces événements sont classés comme ceux impliquant une perte d'un minimum de 75% des espèces sur 2 millions d'années. Comparait l'évolution de l'environnement actuel à ces événements est difficile parce que les vitesses de changement de l'environnement sont sans précédent. Il est donc difficile de prévoir quel sera le résultat de l'expérience anthropique actuel.

Même si on ne peut pas dire avec certitude où nous allons, on peut dire avec certitude que nous poussons le système de la Terre à ses limites. Le professeur Bijma est convaincu que l'acidification des océans aura des implications énormes pour l'homme : "Il est difficile de prédire comment notre société sera affectée, mais à mon avis, ce sera le défi le plus dramatique face à une population en croissance exponentielle depuis l'évolution de notre espèce, Homo sapiens , il y a environ 200 mille ans. La vie de la société développés ci-dessus de la capacité limite de la Terre et ses océans et plus que jamais , nous avons besoin de réduire la pression de tous les facteurs de stress , en particulier les émissions de CO2 "

Dernier point et non des moindres, il est intéressant de noter que la restauration chimique de l'océan après le PETM a duré environ 100,000 années, ce qui équivaut à 4000 générations humaines. En outre, l'écosystème marin que nous connaissons aujourd'hui a principalement évolué pendant une période de faibles taux de CO2 dans l'atmosphère et d'un océan en bon équilibre chimique (les derniers 25.000.000 années) ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. À titre de comparaison , il y a seulement 5 à 7 millions des années que les premiers hominidés sont apparus.

Pour les émissions, j'ai récupéré les données de BP (émissions par les combustions seul, la déforestation, les cimenteries,... BP s'en fout évidemment, ce n'est pas son job). Elles vont jusqu'en 2012 (sans surprise, on a pété le record), et j'ai estimé les émissions de 2013 à partir de la croissance prévue pour cette année (on a déjà 3 trimestres sur 4 de fait, il est peu probable que le chiffre final diffère beaucoup de ce qui est maintenant estimé). Dessus j'ai plaqué les RCPs (pas mis le 8.5, en fait c'est le seul RCP qu'on suit....) :

dz8x.jpg

Ce sont des gigatonnes de carbone (oublié de le mettre ^^" ). Il faut multiplier par 3.67 (44.0095/12.0107 pour ceux qui aiment la complication :lol: ) pour avoir des GT de carbone. En l'occurrence, on n'est pas loin des 35 gigatonnes de CO2... Et 1 ppm de CO2 atmo, cela fait 2.12 gigatonne de carbone ou 7.76 gigatonnes de CO2.

Si les données historiques des RCPs semblent diverger un peu, c'est juste parce que les données ne sont disponibles que tout les 10 ans. Donc en 1960, 1970, 1980, 1990, 2000 cela est bon, mais entre les aléas de l'interpolation font que cela diverge un peu.

P.S. : En fait, la question est double. Comment peut-on encore espérer éviter les 2°C alors que le RCP2.6 qui est le seul à pouvoir le faire est complétement largué ? Comment peut-on envisager que le GIEC puisse apporter quelque chose alors que, entre autre sous estimation, retard et biais divers, les scénarios d'émissions sont déjà largués ?

Modifié par paix

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Ah celà a encore du monté alors, je croyais qu'on émettait 26 Gigatonnes par an ( pas 35 !! ) :

Avec une partie qui est absorbée par la nature du coup cela fait une augmentation de 15 gigatonnes par an.

Modifié par passiion

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Ah celà a encore du monté alors, je croyais qu'on émettait 26 Gigatonnes par an ( pas 35 !! ) :

Avec une partie qui est absorbée par la nature du coup cela fait une augmentation de 15 gigatonnes par an.

Nop du tout.

Il y a plusieurs unités pour chiffrer les émissions. Soit la mégatonne de carbone (un million de tonne de carbone), soit la mégatonne de CO2 (un million de tonne de CO2), soit la gigatonne de carbone (milles millions de milles sabord... Heu non :lol: un milliard de tonne de carbone soit mille mégatonne de carbone), soit la gigatonne de CO2 (un milliard de tonne de CO2). La gigatonne est symbolisé par Gt (cf. au dessus).

Dans une molécule de CO2, il y a deux atomes d'oxygène, et un atome de carbone. La masse de carbone dans le CO2 est donc le rapport des masses molaire :

m© = [ M© / ( 2*M(O) + M© ) ] * m(CO2)

M© ~ 12 g/mol et M(O) ~ 16 g/mol (pour ceux qui veulent se compliquer la vie, du fait des isotopes, les chiffres exacts sont 12.0107 et 15.9994...)

donc :

m© = 0.273 * m(CO2)

Donc une Gt de carbone, cela fait 0.367 Gt de CO2, ou bien 367 mégatonnes de CO2. Magnifique n'est-il pas ?

D'autre part, on va calculer la valeur d'accroissement de la teneur en CO2 de l'atmosphère pour chaque gigatonne de carbone émise.

La masse de l'atmosphère peut se calculer juste à partir de la pression de surface. La pression n'est autre que le poids de la colonne d'air au dessus de nos tronches. Donc si on 101325 hPa sur nous, cela fait 101325 N/m². Pour 1 m² de surface de cette bonne veille terre, on a donc un poids de 101325 N. La masse est alors :

P(1m²) = m*g

m(1m²) = P/g

m(1m²) = 10330 kg

On a donc 10330 kg d'air qui pèse sur nous ^^ Pour les mecs, la prochaine fois, vous pourrez impressionner la donzelle : ouais moi je porte 10 tonnes facile :P

Il faut maintenant multiplier par la superficie de la Terre qui est de 510*10^12 m² (cela en fait des lieux à visiter... ) :

m = m(1m²) * S

m = 10330 * 510*10^12

m = 5.3*10^18 kg

L'atmosphère pèse donc 5 300 000 Gt... Si vous doutez, pouvez demander à Google ^^

Pour savoir alors de combien de ppm la teneur en CO2 augmente par gigatonne de carbone, il faut faire le ratio des masses multiplier par le ratio des masses molaires (tant pis pour l'homogénéité, ce sont des ratios, les unités vont joyeusement sauter) :

dCO2 = ( m© / m(atmo) ) * ( M© / M(atmo) )

dCO2 = ( 1 / 5.3*10^6 ) * ( 12 / 29 )

dCO2 = 0.46 ppm

Ou en inversant le rapport, cela ferait (je dis bien ferais, je vous donnerais la valeur vraie après, c'est juste pour terminer le calcul) cela ferait donc 1/0.46 soit 2.17 Gt de carbone le ppm atmosphérique. La valeur officielle est de 2.12 Gt de carbone le ppm de CO2 (à 3% près on a trouvé la valeur officielle, cela va on n'est pas trop des quiches ^^). Cela fait aussi 7.77 (comme Boeing ^^) Gt de CO2 le ppm atmosphérique.

Si on calcule rapidement, le taux de CO2 atmosphérique était 280ppm avant l'ère industrielle, et est de 400ppm actuellement. Ce qui fait 120ppm de hausse, soit 920 Gt de CO2 ou 250 Gt de carbone.

Actuellement nous avons émis 570 Gt de carbone :

http://trillionthtonne.org/

Si donc nous avons émis 570 Gt mais qu'il n'y en a que 250 Gt qui se retrouvent en l'air, il manque bien 320 Gt à l'appel. En fait tout ce carbone a été gentiment absorbé par les sols et les océans. Ce qui cause notamment une acidification massive des océans, conséquence de nos émissions complétement indépendante du réchauffement. Dans le futur, il y a deux possibilités. Soit l'optimiste béat du GIEC se concrétise et il n'y a pas de rétroactions du cycle du carbone. Soit l'enfouissement par les océans et les sols finit par s'effondrer, et là les émissions s'accumuleront encore plus rapidement dans l'atmosphère (à lire à ce sujet : http://therationalpessimist.com/tag/global-carbon-project/ ).

Ceci dit, il existe différentes sources de données pour les émissions de CO2. Le site donné est un compteur automatique, c'est une indication mais cela ne se prétend pas être plus.

Déjà, le CDIAC (Carbon Dioxide Information Analysis Center de l'US Department of Energy) :

http://cdiac.ornl.gov/

Les données pour le carbone sont ici :

http://cdiac.ornl.gov/carbon_cycle_data.html

L'IEA :

http://www.iea.org/publications/freepublic...me,4010,en.html

La base de données des RCPs :

http://tntcat.iiasa.ac.at:8787/RcpDb/dsd?A...mp;page=compare

Les données du bouquin 2052 :

http://www.2052.info/

Et enfin BP chez qui j'ai pompé les chiffres au dessus :

http://www.bp.com/en/global/corporate/abou...nergy-2013.html

Il en existe peut être d'autres qui compilent ce genre de données, mais cela ne doit pas diverger normalement des résultats précédents.

Regardons aussi un peu les différents "totaux" existant. On peut calculer les émissions engendrées seulement par la combustions des fossiles (solides, gaz, liquides). C'est ce que fait l'IEA et BP et les RCPs et le CDIAC. On peut calculer aussi les émissions engendrées par les combustions et les cimenteries. C'est le total des émissions "industrielles". C'est aussi ce que fait le CDIAC et les RCPs. Et enfin on peut inclure les émissions par la déforestation et les changement d'occupation des sols mais là c'est un peu plus délicat (pour ceux qui n'ont pas peur du mal de crâne : ftp://cdiac.ornl.gov/pub/ndp050/ndp050.txt ).

En mégatonne de CO2 cela a cette tronche :

post-3513-1381010958_thumb.jpg

Les RCPs n'ont de données que tout les 10 ans. L'interpolation donne donc un truc qui peut paraitre un peu faux, mais sur les points pris tout les 10 ans, les RCPs sont avec les autres. Les données BP sont les plus fortes, les données de l'IEA les plus basses (ils les ont revus à la baisse je ne sais trop pourquoi d'ailleurs). Les 3 prévisions sont celles du RCP4.5, RCP6.0 et celle de Jorgen Rangers dans son bouquin 2052.

Quelques petites conclusions s'imposent. Les émissions en 2012 sont bien autour de 32 à 34 Gt de CO2. Les 26 Gt, c'était début des années 2000... Notons aussi que cela augmente, et pas qu'un peu. Sur la question de pourquoi cela augmente tant alors qu'on est en plein crise de ressources, la réponse est multiple.

D'une part, dans notre grande sagacité, nous allons chercher toutes les réserves que nous pouvons. Par exemple, on a va déterrer les gaz et pétroles non conventionnels, ce qui maintient l'économie dans un état second quelques années de plus tout en achevant de flinguer l'atmosphère.

D'autre part, nous sommes dans une société d'hyper spécialisation et les ressources sont très peu interchangeables. Les émissions provenant du pétrole étaient dominantes de 1970 à 2005, et ce sont fait griller par les émissions provenant du charbon depuis. En cause bien évidemment, l'explosion des prix du pétrole et le ralentissement de la consommation mondiale qui a suivi (menant à la grande régression économique et toussa comme dit). Le truc dans l'histoire, c'est que le charbon n'est pas exactement interchangeable avec le pétrole. Dans une centrale élec' le charbon cela marche bien, dans un avion nettement moins... Or la mondialisation a besoin justement de l'accélération des transports, permise seulement par le pétrole qui est le seul carburant léger et efficace. Donc il reste du charbon et du gaz à cramer qui font exploser les émissions, mais plus tellement de pétrole dont aurait tant besoin l'économie. Pour faire dans l'optimiste, il est douteux d'ailleurs que même en cas d'effondrement de notre civilisation, les émissions par le charbon cesse pou autant. Le charbon restera exploité là où il pourra l'être pour maintenir des nœuds régionaux qui auraient pu survivre à l'effondrement. Quand vous lisez le bouquin The aviator de Gareth Renowden il a un peu la même idée quand il cause des ultimes négateurs qui continuent à cramer du charbon. Le pire, c'est qu'on se fasse une lente glissade où le charbon pourrait maintenir l'économie dans un état dégradée qui tiendrait bon an mal an pendant un foutu bout de temps. Avec la masse de charbon qui reste à exploiter, il y aurait de quoi flinguer la Terre pour de bon. J'avais lu comme cela quand j'étais petit (cela a du me détruire le peu de neurones que j'avais, pr cela que je suis aussi atteint maintenant :lol: ) une fiction de je ne sais plus qui décrivant un écofascisme du charbon, c'était fascinant et effrayant.

Bref, on émet, et c'est le charbon qui depuis 7 ans met le feu à la maison.

Le même en mégatonne de carbone :

4xab.jpg

Cette fois-ci, l'ordre de grandeur est de 10 Gt de carbone. Notons aussi que les scénarios d'émissions se font tous mettre dans le vent. Même celui de J. Rangers qui suppose une accélération finale des émissions avant un brutal effondrement terminal ne suit pas... C'est joyeux. Cela signifie en clair que de toute façon, vu que jusqu'en 2013 nous avons été capable d'optimiser les émissions pour maximiser les dégâts, la suite s'annonce catastrophique de toute façon.

La répartition par source des émissions :

1vi9.jpg

En gros, le charbon c'est le combustible solide, le pétrole c'est le combustible liquide, et le gaz, c'est le gaz quoi ^^ Après ce n'est pas tout à fait exact mais admettons. On voit que le charbon était la seule source avant 1870. Le pétrole a mis le temps à décoller, puis après la 2nde GM, durant les trente glorieuses il a décollé pour dépasser le charbon. Au début des années 80, avec les deux chocs pétroliers, il s'est fait un peu concurrencer par le charbon, puis a repris sa place jusqu'à cette année fatidique de 2005 (n'empêche, quand on compte, entre le climat qui a craqué en 2005 -Katrina, la banquise, la T globale,...- et le pétrole qui a craqué aussi en 2005, c'était le bon numéro 2005 pour le coup). Pour faire un peu de vocabulaire tient. En économie, on différencie le conjecturel du structurel. Les chocs pétroliers étaient une réduction de l'offre conjecturelle. Ce sont des gugus qui se sont dit "et si on coupait les vannes ?" et paf cela fait des chocapics. Cependant cela n'a pu duré, c'est la caractéristique du conjecturel. Cela a quand même poussé une première réflexion sur l'énergie et on se rend compte en regardant de plus près que le rythme de croissance de consommation du pétrole a pris un coup entre les années 70 et les années 80, suite à un début de recherche d'une meilleure efficacité énergétique. Le pic pétrolier lui est structurel. On pourrait ouvrir les vannes que cela ne changerait rien, 'y a plus de pétrole. Les gugus qui nous dirigent sont intiment convaincus que cette crise est elle aussi conjecturelle. Ainsi, les institutions publiques prennent sur elles les dettes du privé, en attendant que cela aille mieux. La croissance finira par revenir, faut juste soulager un peu la barque du privé en attendant. Sauf que cette fois ci, pas de bol, c'est structurel le manque de pétrole ; et le manque de croissance associée.

Et enfin, le cumul des émissions par l'industrie :

ohct.jpg

Le cumul est de 375 Gt de carbone en 2011 pour l'industrie. Le reste pour aller au 570 Gt émis au total vient de la déforestation et du changement d'occupation des sols. L'estimation est que 1000 Gt de carbone provoque 2°C de réchauffement, avec une relation linéaire.

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L'estimation est que 1000 Gt de carbone provoque 2°C de réchauffement, avec une relation linéaire.

Danke shon pour le post :sun: . Par contre la relation est logarithmique non, elle est pas linéaire en vrai ?

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Au fait, pour l'instant "je me la pète" :lol: Non mais sérieusement :

http://www.forums.meteobelgium.be/index.ph...mp;#entry448632

clipboard01dxu.jpg

Je ne fais plus tourner le modèle parce qu'il divergeait un peu trop de la réalité, mais n'empêche il donnait un pic similaire à celui de 1998, 2005, 2010 avec 0.58°C d'anomalie en Décembre 2012. Le pic a bien eu lieu, à +0.504°C en Janvier 2013. Cela va encore ^^

post-3513-1381016571_thumb.png

C'est quand même magnifique qu'on arrive à atteindre le niveau d'anomalie d'El Nino sans événement El Nino justement...

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Danke shon pour le post :sun: . Par contre la relation est logarithmique non, elle est pas linéaire en vrai ?

Linéaire par rapport à la masse ;) Logarithmique c'est par rapport aux concentrations. Les valeurs sont en gros :

dT = 5.35 * log(concentration finale / concentration initiale) * 0.7

dT = 2 * masse carbone émise

Cela est du au couplage de deux relations linéaires, celle entre les émissions et la concentration, et celle entre les concentrations et la températures. Les deux mises en semble, cela fait un truc linéaire entre la masse émise et le dT.

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Ah ok ;)

Ouaip sinon quand on matte les dernières données de température, faut vraiment avoir rien à faire de ses journées pour trouver une pause ou un refroidissement dans les T..

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