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Les Forums de MeteoBelgique
Philippe

A propos du réchauffement climatique

Messages recommandés

Je voudrais mettre un petit bémol à la carte.

Depuis toujours, il y a très peu de mesure de température au niveau des mers et océans ( 70% de la surface de la Terre). Et cela ne changera pas dans les decennies à venir. Je pense que sur la carte, c'est grâce aux mesures de la température de surface de l'eau par les satellites météo qui ont permis de faire une moyenne de température. Mais c'est oublier que la température se mesure dans un abri météo normalisé ( à 1.5m au dessus d'un "sol gazonné"). Qu'en est-il au niveau des océans? A t'on corrigé ces températures et comment? Je n'ai pas trouvé dans le dernier rapport du GIEC ce problème.

Certains me diront qu'il y a des balises et bateaux qui transmettent les synops mais dans quelles proportions par rapport aux stations météo terrestres. Qui peut nous énumérer les bateaux qui transmettent régulièrement ( au mois toutes les 3 heures) dans l'atlantique, Pacifique et Indien?

Je retourne hiberner et je vous dis à l'année prochaine.

Que de questions... Et elles sont tout à fait justifiées!

Mesurer une température mondiale m'a toujours fait rire!

Pour cela, il faudrait une infinité de capteur de température dont les caractéristiques ne se modifierait pas au cours du temps! -> Impossible!!

Cette mesure de température n'est qu'un approximation qu'il faut prendre avec des pincettes!

Je serai quand même curieux de connaître la méthodologie de mesure de la température mondiale...

Rien est parfait, rien est éternel...

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Une infinité n'est pas nécessaire non plus. Une température est sans doute une variable intensive, mais de là à chercher à avoir une infinité de capteurs, ce n'est pas une nécessité. L'atmosphère est quand même plutôt proche de l'équilibre sur l'échelle des années, et des points de mesures finis et peu nombreux sont bien suffisants. Rien que pour la France, Bourges est suffisamment représentative à l'échelle du mois du panel de la petite trentaine de stations MF officiel et pour la Sibérie une station pour un millions de km² est suffisant.

Je suis assez d'accord avec froggy, le plus gros doute vient sans doute des anomalies de températures de la surface des océans.

Des discussions ont déjà eu lieu et auront sans doute encore lieu à ce sujet.

Modifié par paix

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Effectivement, le diable est dans les détails...

Question : avec la prolifération des capteurs électroniques, quel est la méthodologie de remplacement de ces capteurs au cours du temps sachant les composants viellissent, que les composants se coorrodent au contact de l'atmosphère et ne reflètent plus, au cours du temps, une image réelle de la température?

Bon allez, je vais arrêter avec mes bêtes questions qui portent sur des détails...

Modifié par carlosjuan

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Les capteurs sont théoriquement recalibrés tous les ans. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle la plupart des stations amateurs ne sont pas reconnues.

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Je ne sais pas ce qui m'inquiète le plus au fond :

Que les sceptiques s'excitent en justifiant que 2009/2010 n'est dû qu'à El Nino, et rien d'autre.

Que les sceptiques s'excitent en justifiant que 2009/2010 est très froid à cause de la neige et du froid entre le 35°N et le 55°N.

Que les alarmistes s'excitent et empirent la situation en brandissant 2009/2010 comme une nouvelle preuve irréfutable du RC, et d'un risque de destruction de la civilisation si on ne fait rien.

Que 2010 ne fait que commencer.

Que nos conneries de régressions linéaires à deux sous entre les bons mois des bonnes années deviennent des cas d'école de masturbation intellectuelle profondément inutile et déplacée.

Finalement, malgré les haut et les bas, malgré qu'il soit profondément débile d'établir une tendance entre 1998 et 2008, malgré la pression sceptique grandissante, les températures continuent à grimper. Des minimas de moins en moins froids (la petite ligne du bas), des maximas de plus en plus chauds (la petite ligne du haut), et une tendance haussière quand on évite de se palucher avec 1998 et 2008 (la petite ligne du milieu), il est difficile de dire que le climat ne se réchauffe.

V'là ce que j'essaye, même si je n'ai pas les outils pour :

En gros, les maximas sur 12 mois se réchauffent de 0,0011685° par mois

La série se réchauffe de 0,0010987° par mois

Les minimums sur 12 mois se réchauffent de 0,0008687° par mois

Dans, les extrèmes chauds sont ceux qui se réchauffent le plus vite et tire la série vers le haut. À l'inverse, les extrêmes froids se réchauffent le moins, tirant la courbe vers le bas. On note, ce que je dis depuis le début, que 2008 est malgré tout exceptionnel. Le froid de cette année est en rien comparable avec les précédents événements froid, malgré la conjonction d'une faible activité solaire, d'une PDO - et d'une Nina.

Une lecture

edit j'ai fait quelque chose de plus propre, cela passe le temps

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Modifié par paix

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Cela passe le temps, et je le fais avant que 2010 n'inscrivent de nouveaux plus hauts.

Ce sont toujours les données de l'UAH. À ma connaissance, c'est bien la basse de donnée qui se réchauffe le moins.

Le coefficient directeur de la régression linéaire sur 1 an n'est pas très intéressant, il est trop variable.

Sur 5 ans, la régression linéaire a une tête un peu sinusoïdale. J'ai tenté de modéliser l'histoire, et je tombe sur quelque chose du genre a*sin*(w*x+c)+d

Les coeffs les plus intéressants sont évidemment a et w. Après diverses tentatives d'établissement d'un modèle, ce sont ces deux coeffs a et w qui apparaissent les plus stables, et c'est tant mieux.

Bref :

a=0,08639749

w=0,76624464

c=-2,4311224

d=0,02450114

Je ne sais rien de la validité de ce modèle, je ne l'ai pas testé. Je l'ai fait juste pour le fun. C'est toujours mieux que de descendre une bouteille de mirabelle pour passer le temps. :whistling:

Si on suppose que ce modèle a un minimum de validité, la période w est donc de plus ou moins 9 ans (j'ai gardé le découpage mensuel de l'UAH : 1999,0 ; 1990,08 ; ...., ce qui fait que le w "brut" de 0,77 est des brouettes n'est pas exploitable).

On peut remarquer que par rapport au modèle, la régression sur 5 ans par joyeusement en vrille ces dernières années. Si on revient au modèle dans les années à venir, la régression sur 5 ans va augmenter jusqu'au environ de 2015, ce qui est en ligne avec un de mes papiers préférés déjà mentionnés, et qui dit que d'aujourd'hui à 2014, les températures vont reprendre une hausse plus importantes, et mettre définitivement à terre 1998. Vu comment est parti 2010, tout ceci semble cohérent. Bon, je le répète quand même, je n'ai fais aucun test statistique sur mon modèle. Faut pas s'exiter...

Sur 10, là c'est bien intéressant, la tendance linéaire a frôlé le 0, mais ne l'a pas franchi. Comme quoi, le climat refuse de se refroidir, malgré diverses affirmations.

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Modifié par paix

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Les pluies torrentielles qui ont affecté Cusco ces derniers mois et qui ont fait plusieurs dizaines de victimes, et des millions de dollars de dégâts, sont le produit du changement climatique, a affirmé aujourd'hui le Directeur du Programme National de Réduction des Vulnérabilités. Ce n'est El Nino qui en est le responsable, car il était trop faible.

Voilà encore un truc qui passe inaperçu dans les presse climato-sceptique, et on préfère évidemment parler de l'hiver "froid". Mais bon, ce ne sont que des indigènes des montagnes péruviennes, c'est pas important ...

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<h1 style="font-size: 20px;">Coulée de boue au Pérou: 12 morts et des dizaines de disparus</h1>Une coulée de boue et des éboulements ont fait 12 morts et un nombre supérieur, mais encore indéterminé de disparus dans un village du nord-est du Pérou, ont annoncé les autorités locales. "Tout un quartier peuplé d'environ 400 personnes a complètement disparu. Certaines ont réussi à prendre la fuite, mais il semble que la majorité d'entre elles aient été ensevelies. On a retrouvé beaucoup de morts, plus d'une dizaine", a déclaré par téléphone le président de la région de Huanuco, Jorge Espinoza, à la chaîne de télévision N. Les journalistes sur place font également état de 12 morts, mais seulement d'une trentaine de disparus et de 60 maisons détruites. Les secouristes, qui continuaient à fouiller les décombres en quête d'autres survivants, affirment de leur côté que plus de 100 personnes ont perdu leur logement dans ce village situé à 410 km au nord-est de Lima. La catastrophe s'est produite jeudi soir après des pluies diluviennes, qui ont provoqué l'effondrement d'un flanc de montagne. C'est le deuxième glissement de terrain dans la région de Huanuco cette semaine. Jeudi, les autorités avaient confirmé la mort de cinq habitants de la localité de Cancejos, à la suite d'une catastrophe similaire. La saison des pluies s'est accompagnée de pluies plus abondantes que les années précédentes dans les Andes péruviennes, un phénomène attribué au changement climatique.

http://www.lalibre.be/toutelinfo/belga/130...e-disparus.html

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Claude Allègre reconnaît le changement climatique et avoue avoir été payé par le lobby pétro-chimique

Après avoir été invité sur France Inter ce mercredi 31 Mars, le géophysicien Claude Allègre, membre de l’Académie des Sciences a avoué « avoir reçu des cadeaux» de la part de certains groupes industriels.

C’est à la toute fin du débat animé parNicolas Demorand, face au député européen Yannick Jadot, que Claude Allègre a lâché une phrase ambiguë:

« La nature est en train de résoudre les choses par elle-même« .

Titillé par cette vision animiste inattendue de la part du climato-sceptique, le débat s’est poursuivi en coulisses. Dans un premier temps, selon les témoins, Claude Allègre aurait commencé à expliquer que l’homme faisait partie de la nature et que par conséquent, on pouvait bien dire que l’être humain était en passe de résoudre le problème climatique.

C’est alors que Nicolas Demorand a posé avec insistance la question suivante:

« Qu’est-ce qu’il y a résoudre puisque vous dites qu’il n’y a pas de problème climatique ?»

Et Yannick Jadot d’ajouter « Pourquoi vouloir séquestrer le carbone alors que vous passez votre temps à expliquer que les émissions de carbone ne posent pas de problème ?»

Et là, dans la stupéfaction générale du studio, le chercheur sceptique aurait tout avoué !

Qu’il n’est pas climatologue, qu’il a juste besoin de refaire parler de lui pour revenir éventuellement sur la scène politique et doper ses ventes en librairie. Et surtout qu’il aurait toucher plusieurs avantages en nature de la part de groupes industriels liés aux biotechnologies et au pétrole.

L’Académie des Sciences, dont Claude Allègre est membre depuis 1995, ne s’est pas prononcée pour le moment. Elle a juste rappelé qu’un membre qui n’a pas publié dans les revues scientifiques depuis plus de 20 ans est de toute façon remplacé.

Cette mise à jour des réels mobiles du plus célèbre climato-sceptique porte un coup dur, d’autant que l’intéressé a également avoué qu’il n’était pas le seul à bénéficier des bonnes grâces industrielles…

Source :

http://www.eco-sapiens.com/blog/claude-all...petro-chimique/

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LE LOBBY PÉTROLIER A VERSÉ 80 MILLIONS DE DOLLARS AUX GROUPES QUI CONTESTENT LE CHANGEMENT CLIMATIQUE

Claude Allègre, lui, est financé par VEOLIA… en toute indépendance

[Gregor Seither - IES News Service - 31/03/2010]

La société pétrolière Koch Industries a versé un plus de 73 millions de dollars en soutiens directs (et 10 millions supplémentaires en aides indirectes) à des groupes contestant le fait que le développement des activités humaines est responsable des changements climatiques. La majorté des groupes « climato-sceptiques » aux Etats-unis et en Europe ont été financés par cette entreprise du Kansas.

Un rapport de l’ONG Greenpeace révèle que le groupe privé Koch Industries, qui exploite des raffineries et des pipelines de pétrole, a versé plusieurs dizaines de millions de dollars à des groupes afin que ceux-ci publient et disséminent des « informations erronées et destinées à tromper le public ». Plus de 35 groupes proches de la droite conservatrice et du mouvement libertarien aux Etats-unis et en Europe ainsi que 20 députés et sénateurs des Etats-unis ont ainsi reçu d’importantes sommes en paiement de leurs services afin qu’ils défendent le développement des extractions de ressources fossiles et désarment la critique vis-à-vis des impacts de ces carburants fossiles sur l’environnement en particulier et le climat en général. Certains de ces groupes se sont présentés comme des « Groupes de chercheurs indépendants » alors que le plus gros de leurs « études » se contentaient de recopier les données fournies par les cabinets de conseil en communication payés par Koch.

Selon Greenpeace, entre 1997 et 2008, Koch Industries a versé près de 50 millions de dollars à des groupes mettant en doute le réchauffement climatique ou l’impact humain sur le climat. Entre 2005 et 2008, Koch a versé 25 millions de dollars à des groupes dénonçant la « menace des écologistes », le « mensonge du changement climatique » ou encore « la promotion d’une vision constructive du développement industriel dans les écoles ». C’est trois fois plus que les sommes versées par la société pétrolière ExxonMobil aux climato-sceptiques.

Koch a également versé 6 millions de dollars aux mouvements politiques US favorables à l’exploitation du pétrole dans les Réserves Naturelles en Alaska ou s’opposant au réchauffement climatique. Enfin, 40 millions de dollars ont été investis dans des actions de lobbying direct en faveur de l’industrie pétrolière et de l’usage des carburants fossiles. Koch a ainsi financé un lobby anti-Transports en commun très actif aux Etats-unis au nom du slogan « La voiture individuelle, synonime de liberté. »

http://libertesinternets.wordpress.com/201...ent-climatique/

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Pas du tout étonnant, mais c'est pas grave : les médias spectacles et leurs amis pétroliers qui ne défendent que leurs intérêts sauront cacher ou contourner l'histoire, notamment avec cette histoire d'organisme qui contrôlera le GIEC.

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Et voila, Mars va sans doute établir de nouveaux records. Il n'est pas très sain d'affirmer qu'un mois s'annonce record, et je m'abstiendrais donc de tout affirmation pour Avril. Je me permets juste de mettre les prévisions CFS, que je n'avais jamais aussi douce sauf oubli de ma part. Je pense toujours que 2010 a un potentiel a enfilé les records comme des perles sur un collier.

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Tiens, en voyant ce rouge sur les cartes, je repense à cet ****** de négationniste climatologique de L. Cabr**ol qui parlait du retour des saisons après un mois de février froid en Europe, alors que ce dernier venait de se hisser en deuxième position des mois de février les plus chauds au niveau global (seulement battu par février 1998)(*).

Parfois, en servant un menu composé de malhonnêteté et de nombrilisme, on arrive à faire gober aux gens les plus grosses conneries possibles, surtout lorsque dans la majorité des esprits de ces derniers, le "problème" de RC est un faux problème vu que de toute façon "RC = plus de barbecues"...!

Dorénavant je zappe les discussions sur le RC tant certaines personnes m'indisposent.

(*)

GHCN_GISS_1200km_Anom02_2010_2010_1951_1

Pauvre arctique...

GHCN_GISS_1200km_Anom02_2010_2010_1951_1

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Je termine avec l'hiver à peine conclu, deuxième plus chaud derrière 2007. Avec tout ce froid européen...

(la source est dans le lien plus haut)

GHCN_GISS_1200km_Anom1203_2009_2010_1951

Enfin, sur les deux premiers mois de 2010,

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Quand on aura les données de Mars, on va rigoler...

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Mars 2010:

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ghcngiss1200kmanom03201.gif

Une comparaison qui peut commencer à inquiéter:

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Comparison of 2010 Temperature to the Two Other Years with the Warmest Annual Means

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L'absence de trafic aérien jusqu'à 20h ce soir, suite à la présence de cendres volcaniques en altitude, devrait permettre durant cette journée et peut-être de demain de quantifier l'influence des trainées d'avions sur les températures au sol.

Ces nuages artificiels sont accusés d'être en grande partie responsables de l'intensification du "Global Dimming" (assombrissement global) et de masquer une partie du réchauffement climatique. Dans certaines régions du monde, le rayonnement solaire est filtré jusqu'à 30 %!

On en parle sur Wikipédia: Assombrissement Global (Wikipédia)

En ce qui nous concerne, le nuage volcanique en altitude filtre actuellement +-1 % du rayonnement solaire (ces particules n'entraveront donc que très peu le rayonnement solaire) contre plus de 10 % lors de la présence de cirrus artificiels d'origine aéronautique.

Pour rappel, durant les évènements du 11 septembre l'excès de la T° moyenne observé avait été de 1,35 C° sur l'ensemble des USA, avec des pointes de 2 degrés en journée étant donné que l'absence de nébulosité favorise le rayonnement nocturne (plus grande amplitude thermique).

On devrait donc, pour cette radieuse journée de samedi avoir des T° maximales supérieures à deux degrés par rapport à celles annoncées.

Modifié par titibel

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Climat: la science de plus en plus claire mais le message est brouillé

PARIS - La science est de plus en plus claire sur le réchauffement climatique mais la perception du phénomène par le grand public est brouillée, estime le climatologue américain James Hansen, l'un des premiers à avoir mis en garde sur la hausse du thermomètre mondial.

"Sur le réchauffement climatique, il y a un fossé entre ce qui est compris par la communauté scientifique et ce qui est compris par ceux qui doivent savoir: le grand public", a-t-il déploré mercredi lors d'une rencontre avec la presse à Paris.

"Ce fossé s'est considérablement creusé au cours de l'année écoulée. Alors que la science devient de plus en plus claire, la perception du public l'est de moins en moins", poursuit ce climatologue de renom qui dirige l'Institut Goddard d'études spatiales de la Nasa, à New York.

Pour le scientifique américain, deux éléments qui ne changent rien sur le fond mais ont été habilement exploités par les "climato-sceptiques", expliquent cette situation: un hiver rigoureux - en Europe et aux Etats-Unis - et la mise au jour de quelques erreurs "mineures" dans les travaux du Groupe intergouvernemental d'experts de l'ONU sur l'évolution du climat (Giec).

"Or il faut toujours regarder la fréquence des événements: sept des dix derniers hivers en Europe ont été plus chauds que la moyenne à long terme. Aux Etats-Unis, la proportion est de huit sur dix", souligne celui dont le témoignage devant le Congrès américain en 1988 a fait date.

"Le monde se réchauffe: il s'est réchauffé de 0,8 degré C au cours du siècle écoulé et l'essentiel de ce réchauffement a eu lieu au cours des 30 dernières années", dit-il.

Le scientifique reconnaît qu'il est souvent difficile pour le public de faire la part des choses. Nier le réchauffement climatique en cours "est un mensonge très pratique, cela rend les choses beaucoup plus simple", ironise-t-il.

Pour ce chercheur qui a reçu en 2009 la prestigieuse médaille Carl-Gustaf Rossby de l'American Meteorological Society, les leaders de la planète doivent s'impliquer différemment sur ce dossier.

"Les gouvernements ne jouent pas leur rôle qui est d'expliquer la situation telle qu'elle est", estime-t-il, jugeant qu'ils devraient saisir leurs Académies des sciences et leur poser, clairement, une question simple: Est-ce que le changement climatique est "une réalité ou une blague" ?

En France, quelque 600 scientifiques du climat, exaspérés par les "dénigrements" de l'ancien ministre Claude Allègre, dont le livre "L'imposture climatique" triomphe en librairie, ont réagi à leur manière.

Ils ont adressé il y a quelques semaines un courrier à la ministre de la Recherche pour réclamer l'expression publique de sa "confiance".

Pour Hansen, d'autres acteurs doivent aussi changer leur façon de travailler sur ce sujet: les journalistes.

"C'est décourageant qu'ils ne parviennent pas à rendre la situation plus claire", lâche-t-il. "Ils donnent l'impression qu'il faut donner un poids identique aux scientifiques du Giec et à des détracteurs !"

Persuadé que l'échec du sommet de Copenhague a démontré que "vous ne pouvez travailler à 180 pays sur l'accord initial", il appelle de ses voeux la création, par les principaux pollueurs de la planète, d'une taxe mondiale sur le carbone, seul moyen crédible selon lui pour éviter que les énergies fossiles soient exploitées "jusqu'à la dernière goutte".

"L'Europe, les Etats-Unis, la Chine et probablement l'Inde doivent tomber d'accord sur le fait qu'il faut un prix du carbone. C'est très facile ensuite d'étendre le système au niveau mondial", tranche-t-il.

(Source ©AFP / 12 mai 2010)

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La Chine a-t-elle saboté Copenhague ?

Cinq mois après la Conférence sur le climat, une nouvelle « pièce à conviction » vient charger la barque chinoise : deux enregistrements inédits de la réunion du 18 décembre entre grands de ce monde ont été dévoilés. Et Pékin aurait joué le blocage à tout crin.

Der Spiegel assure que les enregistrements sont nés« accidentellement ». Il est permis d’en douter mais les deux fichiers que s’est procuré le magazine allemand apportent un éclairage inédit sur la fameuse réunion du 18 décembre 2009 à Copenhague. Sur le jour où les leaders de la planète ont décidé « d’abandonner leurs efforts pour sauver le monde », comme écrit l’hebdomadaire. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les Chinois passent pour les torpilleurs en chef de la Conférence des Nations unies sur le changement climatique.

25 représentants des pays « qui comptent » se pressent dans la salle Arne Jacobsen du Bella Center pour une rencontre improvisée par la présidence danoise ce jour-là. Première désillusion, un second couteau, le vice-ministre des Affaires étrangères He Yafei, remplace le Premier ministre chinois Wen Jiabao. Motif ? Il aurait, selon Der Spiegel, été vexé de ne pas avoir été invité en personne, la veille, à un round de négociations organisé par les États-Unis.

Merkel et Sarkozy avalent leur chapeau

Envoyé au front, le négociateur chinois déclare simplement : « Compte tenu de l’importance du document, nous ne voulons pas être bousculés… Nous avons besoin de plus de temps. » Or à ce moment-là, le texte contient encore un objectif de réduction de 80% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050 par rapport à 1990 pour les pays développés et de 50% pour le reste du monde. Angela Merkel et Nicolas Sarkozy avalent leur chapeau tandis qu’un représentant indien vient en renfort du Chinois. « Nous vous l’avons toujours dit. Ne faites pas les jeux d’avance ! » La réunion est alors suspendue. Elle ne reprendra pas.

Peu après, toujours selon Der Spiegel, un autre des pays du Basic (Brésil, Afrique du sud, Inde et Chine) passe un coup d’éponge général : plus d’objectifs de réduction des émissions, plus d’échéances, plus de date du pic d’émissions. Le tout, en compagnie de Barack Obama, accusé d’avoir planté un couteau dans le dos des Européens.

« Donner l’impression que l’Occident avait déçu les pays pauvres »

Pour Jean-François Huchet, directeur du Centre d’études français sur la Chine contemporaine à Hong Kong, le blocage chinois n’a pourtant rien de surprenant. « Si les Occidentaux et les États-Unis se sont réveillés avec surprise au lendemain de cette réunion en découvrant que la Chine n’était pas prête à faire des concessions sur l’instauration d’un quota d’émissions et un contrôle international, je serais vraiment très étonné. La Chine avait dit depuis très longtemps qu’elle n’accepterait pas de se voir imposer des quotas. » Et si Wen Jiabao a fait le mur le 18 décembre, c’est peut-être aussi, poursuit le chercheur, parce qu’il « a voulu éviter de se laisser embarquer dans une sorte d’euphorie ou d’engrenage lors d’une réunion au sujet de laquelle il n’avait aucune envie de changer d’opinion. »

A moins que Pékin n’ait avancé secrètement de nouvelles propositions avant Copenhague, difficile en effet de lui reprocher de bloquer des mesures qu’elle a toujours refusé de prendre, même si elle connaissait depuis longtemps la teneur de l’« accord danois ». Journaliste et expert auprès des Maldives pendant la Conférence, Mark Lynas écrivait dans The Guardian en décembre que la Chine était venue à Copenhague pour « bloquer les négociations officielles pendant deux semaines », et « s’assurer qu’un accord à huis clos donne l’impression que l’Occident avait une fois de plus déçu les pays pauvres » !

Pékin revendique la responsabilité historique des pays riches

Mais pourquoi avoir refusé aux pays développés le droit d’inscrire dans le marbre l’objectif de réduction de 80% des émissions d’ici 2050. D’abord par peur de voir l’accord de Kyoto, et le principe des « responsabilités communes mais différenciées » s’envoler, selon Mark Lynas. Accepter que les pays riches prennent un engagement chiffré de 80%, c’est risquer de devoir tôt ou tard adopter un objectif de 50%… Or la Chine revendique la responsabilité historique des pays riches. Elle revendique aussi le droit à sa propre croissance, basée sur le charbon peu cher.

Martin Khor, directeur exécutif du Centre Sud à Genève, pointe quant à lui la responsabilité du Danemark. Le projet danois, explique t-il dans The Guardian, représentait surtout les positions des pays développés et aurait impliqué que les pays en développement coupent leurs émissions de 20% en valeur absolue, de 60% en émission par tête. « Pour un accord équitable, écrit-il, les pays développés auraient dû s’engager à réduire d’au moins 200% à 400% leurs émissions. » Dans ces conditions, Pékin avait encore moins d’intérêt à signer un accord contraignant.

Source : http://www.terra-economica.info/La-Chine-a...bote,10337.html

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Climato-sceptiques : qui est planqué derrière leur offensive ?

Entretien

Derrière les climato-sceptiques, de puissants intérêts économiques

van YPERSELE Jean-Pascal, TANURO Daniel

La cause « anthropique » des changements climatiques semblait entendue depuis le quatrième rapport d’évaluation du GIEC. Or, voilà que déferle une offensive climato-sceptique sans précédent. A-t-elle un fondement scientifique ? Y a-t-il de bonnes raisons d’être climato-sceptique aujourd’hui ?

Jean-Pascal van Ypersele : Il y a certainement de bonnes raisons d’être climato-sceptique… Mais je ne pense pas qu’on puisse parler des climato-sceptiques en bloc, comme d’une catégorie. Il y a des distinctions à effectuer. Certains sceptiques défendent des intérêts bien établis. Leurs « bonnes raisons » d’être sceptiques sont évidentes. J’y reviendrai.

D’autres sceptiques veulent qu’on parle d’eux et pensent y parvenir en se campant à contre-courant. C’est le cas de Claude Allègre, dont les arguments n’ont ni queue ni tête. Enfin, il y a quelques personnes sans connaissance de la climatologie moderne mais qui ont un vernis de culture scientifique dans d’autres domaines et qui, sur cette base, s’autorisent des commentaires sans fondements. Pour le reste, il y a un débat permanent au sein de la communauté scientifique, notamment sur les raisons de la sensibilité plus ou moins élevée ou basse des modèles à tel ou tel paramètre, les nuages par exemple. Les incertitudes sont nombreuses et elles sont reconnues dans les rapports du GIEC. Il va de soi que ce débat est sain, le doute est essentiel aux progrès de la connaissance.

Vous évoquiez ces sceptiques qui défendent certains intérêts…

JPvY : J’assistais en novembre dernier à la présentation du rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) par l’économiste en chef de cet organisme. Selon les calculs de l’AIE, en cas d’accord ambitieux à Copenhague, les pays exportateurs de pétrole auraient perdu 4000 milliards de dollars d’ici à 2020. Il ne s’agit ici que du manque à gagner des pays de l’OPEP. Pour avoir une image complète des intérêts qui sont menacés, il convient de tenir compte aussi des multinationales du secteur pétrolier, ainsi que des autres énergies fossiles : charbon et gaz naturel. Les enjeux économiques sont donc colossaux. C’est dire qu’il y a des pays et des acteurs qui ne souhaitent pas que l’on réduise les émissions de gaz à effet de serre et qui font flèche de tout bois, en parfaite connaissance de cause mais sans aucun souci pour les conséquences. Il y a dans ces milieux des personnes sans aucune éthique et qui ont décidé d’alimenter le doute. Le doute est sain, je le répète, mais il est malsain de l’alimenter de façon démesurée. Or, c’est de cela qu’il s’agit.

Pouvez-vous donner un exemple de cette démesure ?

JPvY : Le volume II du quatrième rapport du GIEC comportait une erreur : dans le chapitre relatif à l’Asie, il était écrit que les glaciers himalayens auraient disparu en 2035, en l’absence de réduction des émissions. Les auteurs voulaient sans doute écrire « 2350 », pas « 2035 ». Il s’agit évidemment d’une erreur regrettable. Le GIEC l’a reconnue et corrigée. Nous faisons tout pour que de telles erreurs ne se reproduisent pas. Mais deux remarques s’imposent : 1°) la faute portait sur un élément qui n’était en rien capital du point de vue des fondements scientifiques des décisions à prendre à Copenhague (un élément qui ne figurait pas dans le résumé à l’intention des décideurs) ; 2°) reparler de cette erreur au moment précis du sommet et y consacrer des articles à la une des journaux, avec de gros titres sur plusieurs colonnes, était pour le moins démesuré. De tels choix éditoriaux sont sans aucun rapport avec l’importance de l’information. Ceci dit, ce n’est pas au GIEC d’aller plus loin dans l’analyse de ces choix et de ce qui les sous-tend. Il s’agit d’un problème politique et citoyen, nécessitant une analyse indépendante.

Comment expliquez-vous le succès populaire des sceptiques ?

JPvY : C’est très simple. Le film d’Al Gore était intitulé « Une vérité qui dérange ». C’est un mauvais titre car les scientifiques ne détiennent pas la vérité, ils la cherchent. « Climate science is settled » disent certains. Je ne suis pas d’accord. Le film aurait dû être titré « un message qui dérange ». Il dérange l’ordre établi, le monde tel qu’il est, l’économie telle qu’elle fonctionne, la société telle qu’elle est organisée… Il y a énormément de choses à changer si l’on veut stabiliser le système climatique. Dans un tel contexte, la tentation est grande d’ignorer le message. S’il devient trop visible, trop audible, la tentation est grande de le décrédibiliser. C’est ce que font les sceptiques liés aux intérêts établis. Ils savent que semer le doute est le meilleur moyen de réduire la détermination à agir dans le chef des décideurs politiques et économiques. En effet, pourquoi se donner du mal à réduire les émissions si les changements climatiques sont « an act of God » ?

Que le message dérange l’ordre établi, voila qui semble évident. Mais cela n’explique pas le succès populaire des sceptiques auprès des victimes de cet ordre établi…

JPvY : C’est que le message dérange non seulement les décideurs mais aussi les simples citoyens. La manière dont chacun d’entre nous fonctionne est en effet mise en question. Voyez ce bâtiment : Il a été construit en 1972, juste avant le premier choc pétrolier, et est équipé de simple vitrage. Mais cela dérange les gestionnaires de l’Université catholique de Louvain de devoir faire quelque chose. Il faudrait changer les châssis, changer les plaques qui sont en-dessous des fenêtres et qui contiennent de l’amiante : tout cela les dérange. On dit que l’amortissement de l’investissement est trop long mais il me semble tout de même que, depuis 1972, on aurait eu le temps de l’amortir, cet investissement…

Avec cet exemple, on reste dans la sphère des décideurs. Le cas des simples citoyens est différent. Comment expliquer le succès proprement populaire des sceptiques ? N’est-ce pas paradoxal dans ce contexte de crise et de chômage, quand on sait qu’une politique climatique ambitieuse créerait de nombreux emplois ?

JPvY : De nombreux citoyens se laissent prendre aux sirènes des sceptiques parce que le pouvoir politique n’a pas pris ses responsabilités. Si on laisse les citoyens tout seuls, sans informations, sans mesures d’accompagnement, la majorité d’entre eux ne peuvent que craindre les changements importants qu’implique la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Seule une minorité peut avoir une autre attitude, parce qu’elle dispose des moyens financiers pour faire les investissements nécessaires. Les responsables des craintes que la politique climatique fait naître chez les moins favorisés sont donc clairement les responsables politiques. Ils auraient dû prendre depuis longtemps une série de mesures pour interdire certaines pratiques, en rendre d’autres obligatoires, et surtout contrôler leur application effective. Notamment dans le secteur de la construction. Ils auraient dû réfléchir aux difficultés de celles et ceux qui n’ont pas de moyens et proposer des systèmes tels que le tiers payant, qui permet de concilier réduction des émissions, diminution des factures énergétiques, gain en termes de confort des habitations et équilibre des finances publiques.

Les négociateurs de Copenhague ne sont-ils pas comme les gestionnaires de l’UCL, qui savent à quoi s’en tenir et ne veulent pas prendre les décisions qui s’imposent, parce que ça les dérange, parce qu’ils ont une vision de court terme ?

JPvY : Je n’avais pas songé à cette comparaison mais je n’ai pas une vision si négative de l’accord de Copenhague. D’autres textes ont été adoptés. Quant au texte négocié par les Etats-Unis, la Chine, l’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud, et soutenu par l’Union Européenne, le verre est à moitié plein et à moitié vide. Il était prévu que les différents pays communiquent leurs plans climat respectifs au secrétariat de la Convention cadre pour le 31 janvier. Les 120 pays qui ont rempli cette annexe représentent 80% des émissions mondiales. Ce n’est pas négligeable et c’est une première.

Oui, mais sur base de ces plans on peut projeter une augmentation de la température de 4°C environ d’ici la fin du siècle…

JPvY : En effet, c’est insuffisant, je suis bien d’accord. Mais ce qui est intéressant c’est que les pays en développement annoncent, d’ici 2020, des réductions relatives de leurs émissions de 25 à 30% par rapport au scénario de référence. Leurs plans climat se situent donc dans la partie haute de la fourchette mentionnée par le GIEC : une déviation de 15 à 30% par rapport aux projections. Par contre, les réductions d’émission communiquées par les pays développés sont en moyenne de 15% en 2020 par rapport à 1990. Ce chiffre est à comparer aux 25 à 40% mentionnés par le GIEC comme condition pour ne pas trop dépasser 2°C de hausse de la température. Les pays développés, principaux responsables des changements climatiques, font donc la moitié ou moins de la moitié de l’effort qui leur incombe, tandis que les pays en développement font plus que ce qui est recommandé. Il y a là une contradiction qui a l’avantage d’être écrite noir sur blanc, sous le nez des négociateurs climatiques. Il me semble évident que cette contradiction va faire avancer le processus, de sorte que le texte adopté à Copenhague ne constitue pas le dernier mot de l’affaire. Pour être cohérents avec l’objectif de température qu’ils se sont assignés eux-mêmes, les objectifs des pays développés devront être adaptés à la hausse.

Par ailleurs, l’accord prévoit 100 milliards de dollars par an pour l’adaptation au niveau des pays du Sud à partir de 2020. Il y a beaucoup de points d’interrogation sur les modalités, la gestion, et d’autres questions, je le sais, mais on discute là de montants sérieux. L’enjeu est de continuer dans cette voie dans les mois qui viennent. Les pays en développement ont des raisons de se méfier et d’être exigeants, car il y a eu dans le passé beaucoup de promesses non tenues : les 0,7% du PIB pour l’aide au développement, les fonds pour la lutte contre le SIDA ou la malaria, les Objectifs du Millénaire pour le Développement… Il ne faut donc pas être naïfs : les 100 milliards annuels ne sont pas encore là. Les discussions à venir seront très difficiles, plus difficiles qu’à Copenhague car la confiance est perdue. Pour la reconstruire, les pays développés doivent consentir des avancées substantielles sur les deux plans : le financement de l’adaptation et la réduction des émissions.

Vous avez décrit vous-mêmes les énormes obstacles inhérents au système, notamment l’ampleur des surprofits dans le secteur des énergies fossiles. Quelle force sociale peut contraindre les gouvernements à passer outre ?

JPvY : Cela ne se fera pas tout seul, en effet. Je mentionnerai plusieurs éléments. Tout d’abord, la crise économique peut être un facteur de renforcement des engagements de réduction des émissions. Yvo De Boer l’a dit au Parlement européen : « tout le monde sait que pour l’Union européenne, réaliser les 20% sera ‘a piece of cake’ ». Les 30% en 2020 ne seraient pas si difficiles à atteindre. La Commission a d’ailleurs demandé une réévaluation des objectifs à la lumière de la crise économique. Je ne me réjouis évidemment pas de celle-ci, car elle a des effets sociaux dévastateurs. Mais le fait est que les émissions évitées l’ont été pour toujours. Un autre élément d’avancée possible pourrait être le progrès technologique. On ne sait pas de quoi l’avenir sera fait. S’il y a une percée permettant une baisse importante du prix du photovoltaïque, ou des agrocarburants de 3e génération, on pourrait avoir de bonnes surprises.

Un troisième élément est l’évolution possible au niveau du monde politique. Obama a fait passer la réforme du système des soins de santé aux Etats-Unis. Cette réforme est insuffisante, d’accord, mais il est passé au-dessus des résistances à partir d’une vision à long terme. Une percée du même genre au niveau du climat aurait d’énormes conséquences dans le monde entier. Vu le rôle clé des USA et leur responsabilité majeure, cela pourrait provoquer un effet domino, notamment au niveau de la Chine. Le quatrième élément est l’opinion publique. Mais je le cite en dernier lieu car je suis bien conscient du fait que la majorité de la population a aujourd’hui d’autres préoccupations, à plus court terme.

« Nature », dans un éditorial récent, a décrit le désarroi des scientifiques qui se sont crus invités à un débat et qui se retrouvent confrontés à des méthodes de voyous de la part des sceptiques. La revue appelle les chercheurs à riposter par les mêmes méthodes. N’est-ce pas dangereux ?

JPvY : « Science as a contact sport » est le titre d’un nouveau livre du climatologue Stephen Schneider. Le fait est que les scientifiques ont très peu l’habitude d’être pris dans des débats où on les agresse à coups d’arguments fallacieux sous-tendus par des intérêts socio-économiques. Il y a chez de nombreux scientifiques une certaine naïveté par rapport au débat politique, ce qui explique la surprise face aux attaques des sceptiques, y compris au sein du GIEC. La virulence et les moyens utilisés pour nous décrédibiliser en ont surpris plus d’un. Il n’est pas question de riposter avec les mêmes armes : les citoyens seraient légitimement amenés à conclure que les deux parties sont à renvoyer dos à dos. Les gens se diraient « tous pourris » et ne feraient rien. Ceci dit, recourir aux médias en choisissant soigneusement le moment, les termes employés, les arguments développés : rien de cela n’est malhonnête en soi.

Il y a actuellement au sein du GIEC une réflexion sur la stratégie de communication. Nous voulons nous aussi tirer parti de ce que les médias peuvent apporter, mais nous le ferons évidemment sur la base d’arguments honnêtes, fondés scientifiquement, en expliquant et en réexpliquant sans relâche, en faisan appel à la raison. Ce point est très important. L’emprise plus grande des sceptiques aux Etats-Unis n’est pas sans rapport avec le niveau plus bas de culture scientifique au sein de la population.

En Europe, on n’enseigne pas en parallèle la théorie de l’évolution et le créationnisme aux élèves. Si nous faisions autrement, nous perdrions à terme toute crédibilité. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je suis très réticent à exploiter des évènements graves ou catastrophiques pour dire : vous voyez, c’est à cause du changement climatique.

On connaît la tendance générale, on sait que les changements climatiques sont en marche, mais on ne peut pas dire avec certitude que telle canicule précise en est la preuve. Il faut rester plus prudent et éviter le sensationnalisme. Le problème climatique est déjà suffisamment grave comme cela.

Propos de Jean-Pascal van Ypersele* recueillis par Daniel Tanuro

* Jean-Pascal van Ypersele : climatologue UCL.

Source : Europe solidaire sans frontières

http://danactu-resistance.over-blog.com/ar...e-50400695.html

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Avril 2010, mois d'avril le plus chaud sur la planète

Avril 2010 a été le mois d'avril le plus chaud jamais enregistré sur la planète avec une température moyenne de 14,5 degrés Celsius, a annoncé mardi l'Organisation météorologique mondiale (OMM) dont les premières données remontent à 1880.

"La température moyenne combinée de la surface terrestre et des océans en avril a été la plus chaude (pour un mois d'avril) avec un record de 14,5 degrés Celsius", a expliqué l'OMM dans un communiqué.

Ce chiffre dépasse largement les 13,7 degrés Celsius de moyenne enregistrés pour les mois d'avril au cours du 20e siècle.

Selon l'organisation internationale, dont le siège est à Genève, le phénomène El Nino explique ce record de chaleur.

"Le phénomène d'oscillation australe El Nino a faibli en avril (...). Cet affaiblissement a contribué de façon significative au réchauffement observé dans la ceinture tropicale et au réchauffement de la température globale en avril", poursuit le communiqué.

El Nino, qui se caractérise par des températures supérieures à la normale des eaux de surface dans les secteurs central et oriental du Pacifique tropical, est réapparu dans le Pacifique en juin 2009.

En avril, la planète s'est particulièrement réchauffée au Canada, en Alaska, dans l'est des Etats-Unis, en Australie, en Asie du Sud, en Afrique du Nord et dans le nord de la Russie, selon l'OMM.

L'OMM se réfère aux premières statistiques datant de 1880 compilées par l'un de ses membres, l'Administration nationale américaine pour les océans et l'atmosphère.

source RTBF Info

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Je sais qu'on n'est que le 18 mai, mais avec ce mois qui s'annonce "froid" dans nos régions, je ne serais pas surpris d'avoir une moyenne mondiale encore largement positive après le coup de janvier-février.

Sûrement encore un coup des Chinois ... :whistling:

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GHCN_GISS_1200km_Anom04_2010_2010_1951_1

GHCN_GISS_1200km_Anom04_2010_2010_1951_1

2010vs20051998.gif

Les cartes parlent d'elles-mêmes.

A noter les différences abyssales entre les régions arctiques et antarctiques, et la jolie langue froide qui résiste de la Sibérie Orientale au Mexique.

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Je sais qu'on n'est que le 18 mai, mais avec ce mois qui s'annonce "froid" dans nos régions, je ne serais pas surpris d'avoir une moyenne mondiale encore largement positive après le coup de janvier-février.

Sûrement encore un coup des Chinois ... :whistling:

Bof, c'est une certitude. La seule question qui reste est de savoir si on va avoir des records à la pelle. <_<

On pourra noter quand même qu'en moyenne glissante, cette période de 12 mois est la plus chaude pour la NASA. Et on peut aussi ajouter que la banquise Arctique à de nouveau mal la tronche. Même si ce sont des données quotidiennes, l'extension de la banquise est comparable à celui de 2007 à la même date, avec une vitesse de fonte pour l'instant record.

Mais, comme chacun le sait, la Terre se refroidit, et il faut pendre les vils réchauffistes.

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Marco, tes cartes sont super intéressantes, car elles montrent qu'il fait de plus en plus chaud dans toutes les parties du monde !

1) En 1998, l'Arctique était en partie chaud, en partie froid. En 2005, il s'est nettement réchauffé; mais en 2010, la partie brune est encore plus grande.

2) Dans les Tropiques, il fait aussi plus chaud, notamment dans le Sahara et au Moyen-Orient.

3) Dans l'Antarctique, le froid a presque complètement disparu !

Mais que fait Claude Alègre ???!!!

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