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cumulonimbus

Les nuits chaudes en Belgique

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Bonjour à tous,

Les nuits chaudes apparaissent peu dans les statistiques climatologiques, qui parlent surtout des minima les plus bas et des maxima les plus élevés, mais pas des minima les plus élevés.

En outre, pour déterminer une nuit chaude à partir des extrêmes journaliers, il convient de prendre quelques précautions, car l’heure des relevés et la durée de la période considérée jouent ici un rôle primordial.

En climatologie, les relevés des maxima et des minima couvrent en général une période de 24 h. En Belgique, les relevés se font ordinairement entre 0 et 24 h ou entre 8 h et 8 h. Dans les deux cas, elles englobent plus d’une nuit. En effet, les relevés 0 h – 24 h reprennent une partie de la nuit suivante qui, même dans les premières heures de la tombée du soir, risque d’être plus fraîche que la nuit chaude qu’on étudie, ce qui fait que le minimum élevé n’apparaît pas. Les relevés 8 h – 8 h reprennent quant à eux la matinée du jour précédent qui, au début tout au moins, risque aussi d’être plus fraîche que la nuit faisant l’objet de l’étude. Cela signifie donc que dans les données climatologiques, bien des nuits chaudes n’apparaissent pas vraiment dans les chiffres.

À côté des observations climatologiques, il existe des observations synoptiques, qui sont basées quant à elles sur deux périodes de 12 h. La première, de 20 h (la veille) à 8 h, détermine le minimum, tandis que la seconde, de 8 h à 20 h, détermine le maximum. Dont il s’agit réellement ici du minimum de la nuit (d’une seule nuit) et du maximum du jour. Ce sont donc ces données-là que je vais utiliser pour retrouver les nuits les plus chaudes que notre pays ait connu.

N.B. 8 h et 20 h sont exprimés en heure d’été belge.

Comme vous allez le voir dans les exemples qui suivent, tous les Belges ne sont pas égaux devant le climat. Je dirais même que les privilégiés sont toujours les mêmes, c’est-à-dire les habitants des plateaux plus ou moins bombés, au détriment de ceux qui vivent dans les vallées ou dans les plaines, surtout si celles-ci sont sablonneuses. Toutefois des exceptions sont possibles.

La nuit la plus chaude de ces dernières 40 années a été sans conteste celle du 17 au 18 juin 2002. Notre pays s’est retrouvé sous l’influence d’un anticyclone qui s’est rapidement développé dans le secteur chaud d’une perturbation et nous a placé dans un flux d’air tropical direct très chaud et assez humide. En journée, tant le 17 que le 18, les températures ont oscillé entre 31 et 34°C en basse et moyenne Belgique. Mais l’advection la plus marquée de cet air chaud s’est produite la nuit du 17 au 18.

Regardons d’abord le sondage d’Uccle qui est déjà très parlant. Le ballon a été lâché à 1 h 29 (LT), avec une température de 24°C sur le plateau d’Uccle à 100 m d’altitude. Mais à 210 mètres d’altitude, la température était déjà de 29°C avec un bon petit vent du sud. À 900 m, il faisait encore 25°C tandis qu’à 1560 m (niveau 850 mb), il faisait encore 20°C avec un vent soutenu de sud-sud-ouest.

La station au sol qui a le mieux bénéficié de cet afflux d’air chaud a été, bien sûr, Bierset, avec un minimum qui n’est pas descendu en-dessous de 24,2°C. Il s’agit là d’une des valeurs minimales les plus élevées que la Belgique n’ait jamais connue. Mais d’autres stations, situées comme Bierset sur un plateau, ont également connu des valeurs très élevées, comme Uccle (23,9°C), Gosselies (22,6°C), Florennes (22,5°C) et Saint-Hubert (21,5°C). Il s’agit là des températures au petit matin. Vers minuit, à toutes ces stations, il faisait sûrement encore 26 ou 27°C, voire plus.

Cette nuit-là, en plus, grâce à une humidité élevée et la présence d’altocumulus, des stations moins habituées à des nuits chaudes ont également connu des valeurs élevées. À Genk, Zaventem et Kleine Brogel, les minima ont été respectivement de 23,3°C, 22,8°C et 20,5°C. Pour ces stations-là, ces valeurs sont très exceptionnelles.

Très exceptionnelles aussi les valeurs observées à 8 h du matin, avec 27,2°C à Gorsem, 26,0°C à Bierset et Kleine Brogel et encore 24,3°C… à Elsenborn ! Là, le minimum a toutefois été de 17,6°C.

Seule la zone côtière a entièrement échappé à la chaleur nocturne et matinale avec un minimum de 15,9°C à Coxyde et de 16,5°C à Middelkerke. À 8 h, les températures y étaient respectivement de 18,5 et de 17,7°C.

En août 2003, c’est en série que certaines stations ont connu des nuits exceptionnellement chaudes. À Saint-Hubert, entre le 6 et le 8 août, les minima ont été respectivement de 20,2°C, 22,2°C et 21,3°C, pour des maxima de 34,4°C, 34,3°C et 34,4°C. Ces valeurs sortent tout à fait du lot pour une station située à 557 m d’altitude. Le 12 août, le minimum y était à nouveau de 21,5°C et le maximum, de 33,5°C.

Cette nuit du 11 au 12 août a par ailleurs été très chaude sur une grande partie du territoire, en raison d’un vent de sud-est à sud. À Bierset, le minimum a été de 23,8°C tandis qu’il a été de 22,0°C à Gosselies et 21,9°C à Florennes. À Kleine Brogel par contre, la température est descendue jusqu’à 17,0°C, et jusqu’à 14,6°C à Elsenborn.

La situation atmosphérique générale, au cours de la période du 6 au 12 août 2003, a été celle d’un anticyclone de blocage sur toute la partie nord de l’Europe, soutenu en altitude par une crête remplie d’air extraordinairement chaud. Malheureusement, une petite mais tenace ligne de convergence a joué aux trouble-fêtes, plaçant une partie de notre pays dans des courants de nord dans les très basses couches. Ceci a empêché les records d’être battus dans l’ouest et le centre du pays, alors qu’ils ont parfois été pulvérisés dans le sud et l’est du pays.

Le sondage nocturne d’Uccle du 7 août à 1 h 32 donne comme température de départ 26°C, mais à 310 mètres d’altitude, il fait 31°C !! Au niveau 850 mb (1610 mètres), elle était encore à 22°C !

Les nuits suivantes, les températures restent très élevées au niveau 850 mb, mais l’inversion se situera temporairement plus haut, ce qui fait que seule l’Ardenne continuera de bénéficier de nuits exceptionnellement chaudes (aux endroits exposés). La nuit du 11 au 12, l’inversion baissera à nouveau et les minima extrêmement élevés seront à nouveau plus répandus. Le sondage du 12 à 1 h 29 révèlera une couche d’air chaud à 30°C entre 260 m et 500 m d’altitude.

Comme prélude à cette canicule d’août, le 15 juillet 2003, et la nuit qui a suivi, ont déjà été particulièrement chauds, avec un minimum de 23,9°C à Bierset. À Saint-Hubert, ce minimum a été de 20,4°C.

Des nuits chaudes peuvent déjà se produire plus tôt dans la saison. Après la journée torride du 27 mai 2005, le minimum n’est pas descendu en-dessous de 21,2°C à Bierset (après un maximum de 32,8°C). À Gosselies, le minimum a été de 20,4°C. Plus tôt encore, le 11 mai 1998, le minimum a été de 18,7°C à Bierset (mais seulement 11,5°C à Kleine Brogel.

Tard dans la saison, en raison des nuits plus longues, les minima fort élevées se font plus rares. En effet, la couche d’inversion de rayonnement nocturne a le temps de s’épaissir et bien souvent, même des stations comme Bierset et Uccle ne bénéficient plus pleinement de chaleur nocturne. Le 24 août 1997 cependant, la température ne descend pas en-dessous de 21,3°C à Bierset et – ô surprise ! – 21,2°C à Kleine Brogel. Le sondage d’Uccle révèle un air légèrement plus turbulent et une inversion nocturne moins marquée, ce qui explique cette meilleure égalisation des températures en Belgique.

En septembre, les minima remarquables sont les suivants : 19,8°C à Bierset le 12 septembre 1999 (suivi d’un maximum de 30,6°C) ; 19,6°C et 18,2°C, respectivement, à Bierset et à Florennes le 14 septembre 2006, tandis qu’on mesurait 19,7°C à Zemmerzake. Les maxima de la veille ont été assez élevés, souvent supérieurs à 27°C.

Comme vous pouvez le voir, toutes ces données sont plutôt récentes. Un survol des données synoptiques plus anciennes n’a pas permis d’identifier des nuits aussi chaudes par le passé. Même le grand été de 1976 n’a pas connu pareils extrêmes la nuit, même si des valeurs au-dessus de 20°C ont été fréquentes. Mais des 23 à 24°C ne semblent pas appartenir à cette époque. Il faudrait toutefois vérifier si je n’ai pas loupé l’un ou l’autre « record » ancien.

D’autre part, je n’ai pas accès aux données de l’aérodrome de Spa Malchamps. Là aussi, des valeurs excessivement élevées sont possibles la nuit. Quelqu’un aurait-il ces données ? (Piet … )

Voilà. En cette époque de nuits chaudes (bien moins exceptionnelles), vous dormirez peut-être très bien en pensant… qu’on a déjà vu bien pire !

Cumulonimbus

Source : IRM Métagri + Bulletins mensuels

Edit : correction d'un horrible faute d'orthographe

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Merci Robert pour cet article intéressant, les minima élevés n'étant pas souvent abordés comme sujet. :thumbsup:

A ce propos, le minimum de Bierset pour ce 3 juillet 2009 a été de +20.8°C...

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Je fais remonter ce topic car les températures de cette nuit ont été particulièrement élevées.

Comme il n'existe que peu de données disponibles de la station d'Uccle, je me suis basé sur la station de Paris-Montsouris, plus au sud et en zone très urbanisée.

La température minimale la plus élevée est de 18,3 degrés pour Paris-Montsouris.

En comparaison, les stations de MétéoBelgique ont enregistré des températures proches, voire supérieures à 18 degrés en zone urbaine.

Il est donc probable que le record de la température minimale la plus élevée pour un mois d'octobre ait été approché, voire dépassé.

Si quelqu'un pouvait confirmer? ;)

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Je fais remonter ce topic car les températures de cette nuit ont été particulièrement élevées.

Comme il n'existe que peu de données disponibles de la station d'Uccle, je me suis basé sur la station de Paris-Montsouris, plus au sud et en zone très urbanisée.

La température minimale la plus élevée est de 18,3 degrés pour Paris-Montsouris.

En comparaison, les stations de MétéoBelgique ont enregistré des températures proches, voire supérieures à 18 degrés en zone urbaine.

Il est donc probable que le record de la température minimale la plus élevée pour un mois d'octobre ait été approché, voire dépassé.

Si quelqu'un pouvait confirmer? ;)

La nuit de lundi à mardi a été la plus chaude nuit enregistrée pour un mois d'octobre. A Uccle, la température minimale était de 17,4 degrés, selon le météorologue Eddy De Mey.

Le précédent record datait de 1921, avec 17,1 degrés. Vient ensuite 1985, avec 17,0 degrés. Il faisait également particulièrement chaud ailleurs dans le pays. Kleine Brogel a enregistré une température de 16,9 degrés. A l'aéroport de Deurne-Anvers et à Gand, la température est montée jusqu'à 18 degrés.

Ces températures extrêmement hautes s'expliquent par la présence d'une zone de basse pression sur l'océan qui a absorbé les restes de la tempête tropicale "Grace". De l'air chaud venant de la péninsule ibérique a été dirigé sur le front de ces restes de tempête, par un puissant courant de sud - sud-ouest. (belga/acx)

Source : http://www.7sur7.be/7s7/fr/2625/SOS-Planet...registree.dhtml

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Les données déjà disponibles pour Uccle sont les observations trihoraires : elles sont les suivantes pour la nuit dernière (6 au 7 octobre) :

20h : 18,4°C

23h : 18,5°C

02h : 18,2°C

05h : 17,7°C

08h : 18,2°C

Les températures ont été à peu près similaires dans les autres stations de basse et moyenne Belgique (Coxyde, Charleroi, Beauvechain et Bierset). Les minima synoptiques ont dû se situer autour de 17°C dans toutes ces stations.

Les minima climatologiques ont par contre été plus bas puisqu'ils reprennent la période de 8h (hier) à 8h (ce matin). Comme l'air doux ne nous a envahi que hier soir, ils vont reprendre les 13-14°C qui régnaient encore dans le courant de la matinée d'hier. Aucun record ne risque donc d'être battu.

Des minima particulièrement élevés ont été observés les nuits du 2 au 3 et du 3 au 4 octobre 1985. Pour la première de ces nuits, on observait des minima de 16,8°C à Uccle, 16,6°C à Dourbes, 16,0°C à Beitem et Eeklo et 15,9°C à Deurne. Pour la deuxième de ces nuits, on observait 17,3°C à Beauvechain et 15,9°C à ... Kleine Brogel, pourtant réputée pour les nuits froides. Les maxima du 3 octobre se situaient le plus souvent autour des 24-25°C.

En 1990, des minima particulièrement élevés ont été localement mesurés le 15 octobre, avec 16,8°C à Uccle et 16,1°C à Bierset. Tous les minima précités sont d'autant plus remarquables qu'ils couvrent une période de 24 heures, de 8h à 8h, et qu'à aucun moment de la période, la température n'est descendue en-dessous de ces valeurs. Les maxima de la veille se situaient également autour des 24-25°C en bien des endroits.

En 1987, au cours d'une tempête particulièrement dévastatrice, la température est montée, au petit matin du 16 octobre, jusqu'à 19,2°C à Uccle, 19,7°C à Deurne et 20,0°C à Beitem. Toutefois, vu la brièveté de cet épisode chaud (secteur chaud sur le point d'occlure), les minima n'ont pas été particuliers sur l'ensemble de la période de 24h. En fait, les températures précitées ont été des maxima qui s'étaient produits à un moment très curieux de la journée, en l'occurrence tôt le matin.

En 2005, les températures minimales sont restées obstinément au-dessus de 14°C pendant 4 jours consécutifs et ce, à la fin du mois d'octobre (du 28 au 31 octobre) à Uccle, Beauvechain, Eeklo et Ostende.

Cb

Edit : je confirme le record de 1921, qui s'est produit le 11 octobre.

Sources : IRM (via Météociel pour les données de la nuit dernière)

Modifié par cumulonimbus

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Merci pour ces infos. :thumbsup:

J'ai cependant dur à comprendre pourquoi relève-t-on de 8h à 8h, les températures minimales.

On se contentera donc d'un record synoptique. :innocent:

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J'ai cependant dur à comprendre pourquoi relève-t-on de 8h à 8h, les températures minimales.

D'après mon manuel de cours de météorologie aéronautique :

La nuit : le rayonnement de la terre abaisse la température du sol. Après le lever du soleil, elle continue à se refroidir jusqu'à ce qu'elle reçoive autant d'énergie qu'elle n'en émet. C'est à ce moment que la température passe par un minimum, soit 30 minutes à 1 heure après le lever du soleil.

Le jour : l'énergie reçue étant plus importante que l'énergie perdue, la température augmente jusqu'à ce que les deux rayonnements soient à nouveau égaux. Elle passe donc par un maximum deux heures environ après la culmination du soleil.

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Merci pour ces infos.

J'ai cependant dur à comprendre pourquoi relève-t-on de 8h à 8h, les températures minimales.

On se contentera donc d'un record synoptique.

Un petit peu d'histoire pour répondre à cette question.

Au début, en 1833, quand les observations se faisaient encore à l'Observatoire de Bruxelles, situé en ville, la lecture des maxima et des minima se faisait une fois par jour, à midi. On était au début, il fallait commencer par quelque chose et on a choisi midi, comme on aurait pu choisir toute autre heure.

Vers la fin du 19e siècle, on a décidé de mesurer, en parallèle, les maxima et minima de minuit à minuit, afin de connaître les vraies valeurs extrêmes par jour calendrier.

À la même époque, le réseau des points d'observation en Belgique a commencé à se développer, mais le problème se posait de trouver des observateurs disposés à faire des relevés en pleine nuit. Pour des raisons pratiques, on a donc décidé que les observations des maxima et des minima de température, ainsi que du pluviomètre, se feraient à 8 heures du matin.

On a donc décidé à Uccle aussi de faire des relevés à 8 heures du matin, afin de rendre les observations comparables avec celles des autres stations. En même temps, on a voulu conserver les observations à minuit et à 12 heures afin qu'elles continuent à être comparables, cette fois-ci, avec les observations du passé. Pour Uccle donc, trois séries d'observations sont disponibles, celles de minuit à minuit, de 8 heures à 8 heures et de midi à midi. Les observations de midi à midi constituent d'ailleurs la plus longue série, car elle remonte jusqu'au début des observations, en 1833, avec un correctif d'homogénéisation pour le passage de Bruxelles à Uccle (entre 1886 et 1890).

Par ailleurs, en 1937, un léger changement d'heure s'est opéré à Bruxelles puisqu'on est passé de l'heure belge à l'heure GMT (une différence de 18 minutes). D'autres changements d'heure sont intervenus par la suite, dont il a été tenu compte.

Dans les autres stations, par contre, les seules longues séries disponibles sont souvent les observations de 8 heures à 8 heures.

En 1949, à la suite de conventions internationales, les observations synoptiques ont été introduites. Le principe en a été de déterminer le minimum de la nuit et le maximum du jour, c'est-à-dire de couper la période de 24 heures en deux demi-périodes de 12 heures, l'une couvrant la nuit (minimum) et l'autre couvrant le jour (maximum). En Europe, il a été décidé de prendre l'heure GMT comme référence et de déterminer le minimum entre 18h et 6h GMT et le maximum entre 6h et 18h GMT.`

À Uccle, ces observations synoptiques coexistent avec les autres séries, comme c'est le cas dans quelques autres stations (comme Beauvechain, Bierset...). Mais bien souvent, les données synoptiques ont été introduites, dans les années 50, dans de nouvelles stations qui ont été généralement installées dans les aéroports et aérodromes construits à cette époque-là. De toute façon, les plus anciennes séries synoptiques disponibles remontent à 1949. Il serait donc impossible de comparer un record synoptique avec un record de 1921, comme cela a été fait par Eddy De Mey.

Maintenant, pourquoi toute cette littérature autour d'un problème a priori si petit ?

En été, les valeurs sont effectivement peu influencées par l'heure d'observation. Le minimum se produit presque toujours à l'aube (5 ou 6 heures du matin) et le maximum se produit l'après-midi.

En hiver par contre (et dans une moindre mesure en automne aussi), il en va tout autrement, notamment pour le minimum. En fait, le minimum se produit, en hiver aussi, souvent peu après le lever du soleil, mais le soleil se lève après 8 heures !

Il s'ensuit que lorsque le relevé synoptique se fait à 7h (6h GMT + 1), le vrai minimum n'est souvent pas encore atteint, ce qui fait que les minima synoptiques sont presque systématiquement moins bas que les minima climatologiques.

Par ailleurs, même les observations climatologiques à 8h ne reprennent pas toujours le vrai minimum, qui se produit encore plus tard au coeur de l'hiver. Seulement, comme ces observations reprennent une période complète de 24h, le minimum apparaîtra quand même, mais sur le relevé du jour suivant. Ce qui fait qu'il y aura une discordance de date pour une même valeur minimale par rapport aux observations faites à minuit ou à midi. Et je pourrais continuer ainsi avec moult autres exemples.

Cela signifie donc qu'aucune des méthodes d'observation n'est incorrecte, mais pour déterminer s'il y a record ou non, il faut se référer à des séries qui ont été observées dans les mêmes conditions sur une longue période (même heure, même lieu et même instrumentation).

Cb

Modifié par cumulonimbus

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Pour rebondir, sur cette histoire de minimas, maximas, quelqu'un sait-il la manière dont est calculé officiellement la température moyenne sur un jour?

Car il existe une infinité de manière de calculer une moyenne. Tout dépend du nombre d'échantillons de température dont on tient compte... Evidemment, plus le nombre

d'échantillons est élevé, plus la valeur de la moyenne sera précise.

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Au début des observations, en 1833, les relevés ne se faisaient encore que 4 fois par jour, à 9h du matin, à midi, à 4 heures de l'après-midi et à 9 heures du soir. Dans d'autres pays, on se contentait souvent de 3 observations, le matin, le midi et le soir, et on calculait arithmétiquement la moyenne des trois valeurs pour obtenir ladite moyenne.

En Belgique, nous étions parmi les premiers à disposer de thermomètres à minima et maxima, et les moyennes, chez nous, étaient déterminées par l'addition de la moyenne des maxima et des minima, divisée par 2.

Il a fallu attendre 1843 pour que l'on commence à calculer la moyenne vraie des températures, et différentes méthodes ont été utilisées, jusqu'à ce que les observations bihoraires ne s'imposent progressivement. Toutefois, une légère erreur est longtemps restée dans les observations, puisque l'on comptabilisait les observations à 0 heure deux fois (en fait, 0h et 24h). Enfin, on a décidé de diviser cette observation en deux, une moitié appartenant au jour précédent et une moitié appartenant au jour suivant.

Exemple

Date .... 00h 02h 04h 06h 08h 10h 12h 14h 16h 18h 20h 22h 24h

jour 1 .. 5,2 4,9 4,4 2,9 1,3 0,9 2,7 4,8 6,7 8,4 7,9 7,5 7,4

jour 2 .. 7,4 7,1 6,8 6,6 7,1 7,4 8,7 9,8 9,8 6,1 4,3 2,2 0,2

Selon l'ancienne méthode (moyenne des 13 observations), les moyennes pour les 2 jours donnent, respectivement, 5,0°C et 6,4°C. Mais comme on peut le voir, les 7,4°C du jour 1 à 24h réapparaissent au jour 2 à 0h. Ce qui est vrai aussi pour les 5,2°C à 0h du jour 1 (également comptabilisés à 24h du jour précédent) et pour les 0,2°C à 24h du jour 2 (également comptabilisés à 0h du jour suivant). En d'autres termes, ces valeurs sont comptabilisées deux fois.

À partir du moment où l'on divise ces valeurs doubles en 2, les moyennes respectives deviennent 4,9°C pour le jour 1 et 6,6°C pour le jour 2, ce qui est très proche de la moyenne réelle de ces deux jours.

À ma connaissance, c'est toujours la méthode utilisée, mais il faudrait vérifier si l'on ne prend pas en compte davantage d'observations à l'heure actuelle.

Pour les observations plus anciennes, elles ont été homogénéisées en fonction de la méthode précitée. Cela veut dire que les moyennes bihoraires (prenant en compte deux fois l'observation de minuit) ont été toutes recalculées. Les moyennes plus anciennes encore, où le nombre d'observations et les méthodes étaient douteuses par rapport aux standards actuels, on a tout simplement pris la moyenne arithmétique entre les maxima et minima, à laquelle on a ajouté un correctif qui correspond à la moyenne des différences entre cette moyenne (des maxima et minima) et la moyenne réelle (des observations bihoraires). C'est d'ailleurs de cette façon qu'on avait déterminé les 6,9°C de janvier 1834, record qui n'a été battu qu'en... 2007, avec 7,2°C.

Cb

Modifié par cumulonimbus

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Merci pour cette explication. :thumbsup:

Mais c'est un vrai casse tête en soit.

Dans mon vieux cerveau, la température minimale représentait la valeur la plus basse et à l'inverse la température maximale, la valeur la plus haute. Et pour la t° moyenne: t°max+t°min/2

Jusqu'ici, très facile. Mais comme rien ne tourne rond dans ce bas monde, comment quantifier la température exacte moyenne sur une durée de 24 heures?

Par exemple lors d'une journée d'été, la température à 850 hpa est à 15 degrés. Mais malheureusement, une zone nuageuse empêche le soleil de faire grimper la température qui se bloque sous la barre des 20 degrés.

Et oh, miracle, vers 16 heures le ciel se dégage et la température remonte très rapidement et atteint un max de 27 degrés à 20 heures.

C'est dans ce genre de configuration que l'on constate la limite de mon système de mesure.

Prenons donc cette t° maximale et additionnons celle-ci à une t° min de 17 degrés. Ce qui devrait via un rapide calcul 27+17/2=22 degrés.

Je reprends la méthode de Robert en ne prenant qu'une journée pour comparer:

00h 02h 04h 06h 08h 10h 12h 14h 16h 18h 20h 22h 24h

19C 19C 18C 17C 17C 18C 19C 20C 22C 25C 27C 24C 21C

Et j'obtiens une t°moyenne de 20.4 degrés, température qui est évidemment plus représentative de cette journée.

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À ma connaissance, c'est toujours la méthode utilisée, mais il faudrait vérifier si l'on ne prend pas en compte davantage d'observations à l'heure actuelle.

Il s'agit toujours de la meme méthode utilisée mais on prend en compte toutes les heures désormais soit:

00z,01z,02z,...,23z,24z

:thumbsup:

Modifié par huymétéo

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Il s'agit toujours de la meme méthode utilisée mais on prend en compte toutes les heures désormais soit:

00z,01z,02z,...,23z,24z

:thumbsup:

Merci beaucoup pour l'info. Il me semblait bien que ce sont toutes les heures qu'on prend en compte désormais pour le calcul des moyennes, mais je n'en étais pas tout à fait certain.

Cb :thumbsup:

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